Tour de France 2023 : le duel Vingegaard/Pogacar
Beaucoup de montagne, peu de contre-la-montre et un duel attendu de tous entre les deux derniers vainqueurs. Le Tour de France 2023 s’annonce passionnant.
C’est désormais une habitude : pour la 25e fois depuis sa création en 1903, le Tour de France s’élancera hors des frontières de l’Hexagone. Pour cette 110e édition, c’est à la ville basque de Bilbao qu’échoit cet honneur, vingt-et-un ans après l’unique autre grand départ espagnol, à San Sebastian.
Pour les grimpeurs
Après deux étapes escarpées dans le Pays basque espagnol, le peloton rejoindra la France via Bayonne, où l’on devrait normalement assister au premier sprint massif. S’ensuivra une étape vers Nogaro, avec arrivée sur son circuit automobile, avant que les choses sérieuses ne commencent réellement pour les prétendants à la victoire finale avec les Pyrénées, où se dérouleront deux étapes de montagne et la première arrivée au sommet, à Cauterets-Cambasque. Le Tour 2023 fait d’ailleurs la part belle aux ascensions, il en compte trente de 2e catégorie ou plus, et traversera cinq massifs montagneux : les Pyrénées, le Massif central, le Jura, les Alpes et les Vosges.
Retour au puy de Dôme
Après deux étapes de transition avec arrivées à Bordeaux, puis Limoges, ce qu’il reste des 176 engagés initiaux affrontera le Massif central, avec une arrivée au sommet du puy de Dôme, qui n’avait plus été visité par le Tour depuis trente-cinq ans, avant de bénéficier d’une première journée de repos.
Le Jura puis les Alpes
La deuxième semaine reprend à Vulcania, un parc d’attractions centré sur les volcans, et après cette étape vallonnée dans le Massif central, le peloton dispose de deux journées plus plates, vers Clermont-Ferrand, puis à travers le Beaujolais. Arrive alors le Jura et la troisième arrivée au sommet, au terme de l’ascension du Grand Colombier, où le double vainqueur (2020 et 2021) Tadej Pogacar s’était imposé en 2020. La bagarre continuera ensuite de plus belle avec deux grosses étapes alpestres, dont une arrivée au sommet à Saint-Gervais Mont-Blanc.
Un seul contre-la-montre
Après la seconde journée de repos, la troisième semaine débute par le seul contre-la-montre de l’épreuve : 22 bornes entre Passy et Combloux, dont les six dernières en côte. Jamais la Grande Boucle n’avait compté aussi peu de kilomètres contre le chrono depuis l’instauration de cet exercice en 1934. Si les écarts entre les favoris ne sont pas encore creusés à ce moment, on pourrait bien assister à du grand spectacle lors de la journée suivante avec l’étape-reine de ce Tour, qui comprend notamment l’ascension du col de la Loze, le point culminant de l’épreuve, avant une arrivée à l’Altiport de Courchevel.
Une fin pour les sprinteurs
Les deux étapes suivantes, plus plates, sont taillées pour les sprinteurs. La dernière occasion de bouleverser le classement général interviendra dans les Vosges, lors de l’avant-dernière journée, en direction du Markstein. Le lendemain, on assistera au traditionnel défilé sur les Champs-Élysées, ponctué d’un sprint et de la cérémonie de remise du trophée.
Les favoris
Un podium sur la première marche duquel Jonas Vingegaard espère bien grimper à Paris. Vainqueur l’année dernière après avoir relégué Pogacar à plus de trois minutes dans le col du Granon, le Danois vise un deuxième succès de rang. Récemment, il a ajouté le Tour du Pays basque et le Critérium du Dauphiné à son palmarès et il arrive sur les routes du Tour entouré d’une très solide équipe Jumbo-Visma.
La forme de Tadej Pogacar, l’autre grand favori, est un mystère. Après un printemps flamboyant qui l’a vu remporter Paris-Nice, le Tour des Flandres, la Flèche Wallonne et l’Amstel Gold Race, le Slovène a été victime d’une chute sur Liège-Bastogne-Liège. Souffrant d’une fracture au poignet, sa préparation en a été complètement chamboulée. On pourrait donc voir le coureur UAE Team Emirates plus attentiste qu’à l’habitude dans un premier temps.
Les espoirs français reposeront quant à eux sur David Gaudu, même si le Breton s’est montré décevant lors du récent Dauphiné. Parmi les outsiders, citons encore Mikel Landa, Egan Bernal ou Enric Mas.
Et les Belges ?
Côté belge, pas de prétendant à la victoire finale, mais on peut s’attendre à quelques victoires d’étapes. Jasper Philipsen appartient désormais au gratin des sprinteurs et visera d’ailleurs le maillot vert du classement par point. D’autant que Wout van Aert ne devrait pas faire de cette tunique un nouvel objectif. Désireux de rester frais pour les Mondiaux début août, celui qui est sans doute le coureur le plus tout-terrain du peloton visera avant tout des succès d’étapes.
Cet article est paru dans le Télépro du 29/6/2023
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