Tomer Sisley : « Je suis un passeur d’Histoire »
Dès mardi à 21h05, France 2 diffuse la docufiction en six épisodes « Notre histoire de France ». Le comédien Tomer Sisley y tient la place de conteur de seize siècles d’Histoire.
Cette grosse production française se décline en six récits emblématiques qui s’étendent de la Gaule antique à la Renaissance.
Rencontre avec Tomer Sisley (50 ans), notre guide dans les méandres de l’histoire de France.
En quoi consiste votre rôle de passeur d’Histoire ?
Comme on ne peut ni réécrire ni réinventer l’Histoire, j’avais une marge de manœuvre limitée. Il me fallait trouver comment incarner, avec plus ou moins de subtilité, ce passeur d’Histoire dont les interventions diffèrent de celles des historiens. L’idée était que le téléspectateur capte immédiatement l’intérêt de la scène et ses répercussions sur l’époque actuelle. Je me suis demandé : « Qu’est-ce qu’on raconte, pourquoi on le raconte et de quelle manière ce que l’on raconte fait-il écho dans notre vie aujourd’hui ? » Notre histoire est l’un des seuls points communs à tous les Français et je suis fier d’avoir participé à cette belle aventure dans laquelle j’ai moi-même beaucoup appris.
Quel personnage historique vous a le plus marqué ?
Clovis parce qu’à l’école, j’avais un peu zappé son histoire assez étonnante et très liée aux femmes.
Quel aspect de l’histoire de France avez-vous retenu ?
J’ai été frappé par la multitude d’origines des personnes qui ont marqué notre histoire. Clovis était un roi barbare dont les religions, les croyances et les cultures étaient différentes. Aujourd’hui, toutes ces singularités forment une certaine unité. Étudier l’Histoire nous rassemble.
Quelle émotion avez-vous ressentie lorsque vous vous êtes retrouvé, physiquement, à côté de Clovis ou de Jeanne d’Arc ?
Se retrouver face à l’Histoire et, par moments, avec des personnages qui l’ont forgée pousse à une grande humilité. Commenter et réagir à ces scènes en développant un point de vue personnel moderne, universel sans être pour autant pontifiant, étaient pour moi une énorme responsabilité.
Vous avez des origines étrangères. Vous sentez-vous, malgré tout, concerné par cette histoire de France ?
Je suis né en Allemagne de parents israéliens, de grands-parents biélorusses, lituaniens et yéménites. Je ne sais trop d’où je viens. À 9 ans, je suis arrivé en France. Naturalisé, j’ai grandi et suivi des études dans l’Hexagone et aujourd’hui, mes enfants sont français. Je représente une symbolique extraordinaire qui est aussi une manière de rappeler que l’histoire de France s’est construite avec un mélange ethnique très diversifié.
Pourquoi êtes-vous passionné par l’Histoire en général ?
Mon père, féru d’histoire, m’a inculqué que connaître l’Histoire est un outil très puissant, car il nous permet de mieux comprendre aujourd’hui et mieux appréhender demain. En outre, l’Histoire peut-être une arme et certains dirigeants, comme Poutine, qui l’ont bien compris n’hésitent pas s’en servir.
Cet article est paru dans le Télépro du 3/10/2024
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