Tikal : mégapole avant l’heure

Tikal (Guatemala) © Isopix

Ce vendredi dès 22h40 dans «Le Temps d’une histoire», La Une nous plonge dans le quotidien de villes incroyables de l’Antiquité. Parmi elles, Tikal, dont le site archéologique fascine les chercheurs depuis longtemps. Les nombreux vestiges et la technologie récente ont permis de reconstituer son histoire parfois sanglante…

Au nord du Guatemala, Tikal a été l’une des plus grandes villes de la civilisation maya. Explorée pour la première fois en 1848, elle s’étale sur 576 km2. En juillet 2016, en deux jours à peine, la technique de détection par laser (le lidar) a révélé que cette mégapole enfouie dans la jungle a compté jusqu’à 12.000 constructions (habitations, résidences administratives, palais, routes, canaux, terrasses en culture…) et rayonné sur plus de quarante cités, exploitations agricoles et villages environnants. Tikal a vu le jour au IIIe siècle avant notre ère, elle a connu son âge d’or à la fin du VIIe siècle (attirant jusqu’à plus de 60.000 habitants) et elle a décliné à partir du IXe siècle. 

Intermédiaire sacré entre les forces surnaturelles et le peuple, chaque roi a voulu y faire mieux que son prédécesseur. Ainsi, beaucoup de pyramides spectaculaires s’emboîtent les unes aux autres comme des poupées russes. Chacune dispose généralement d’un temple à son sommet, dédié à un culte. La puissance maya s’admire au temple 4. Majestueux et encore debout, tourné vers le soleil levant, il culmine à 65 mètres de haut, presque la taille de Notre-Dame de Paris. Les pyramides étaient le théâtre de grands spectacles qui liaient la communauté à leur souverain. Le documentaire «Le Temps d’une histoire», consacré à Tikal, offre des images de synthèse qui reconstituent les différentes époques et évolutions majeures de cette cité dirigée successivement par 33 rois. Aujourd’hui, les Mayas sont encore 6 millions répartis en Amérique centrale et au sud du Mexique.

Certaines cités étaient dotées d’un terrain de jeu de balle. C’était le cas de Tikal. Le jeu de balle, «ulama» en maya, servait en réalité à régler des différends. La balle pesait 3 kg, représentait la course du soleil et devait être gardée en mouvement. Répartis en deux équipes, les joueurs, souvent des prisonniers de guerre, pouvaient se servir uniquement des hanches, genoux, coudes et épaules. Installé en tribunes, le public pariait sur les gagnants et les perdants. Le Roi, les prêtres et les notables y assistaient, eux, en loges. Il pouvait y avoir ou pas des sacrifices humains associés au jeu de balle. La rencontre pouvait se terminer par la décapitation de la formation perdante ou juste de son chef. Les têtes tranchées étaient ensuite déposées sur un autel, offertes aux divinités et liées aux rites de fertilité…

Extraits d’un article paru dans Télépro du 24/09/2020 

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