Thomas Meunier : «Je repartirai à l’attaque !»
À la veille de l’Euro, un documentaire inédit dresse le portrait de ce jeune Luxembourgeois devenu un défenseur hors pair évoluant dans les plus illustres et médiatisés clubs européens.
Son parcours est une exception dans un foot formaté au sein des écoles les plus réputées. L’histoire d’un enfant de Saint-Ode, village ardennais entre Saint-Hubert et Bastogne, qui a atteint les cimes au fil d’une route sinueuse parfois semée d’embûches.
Ce mercredi à 20h15 sur La Une, le documentaire «Thomas Meunier, tôt ou tard» dresse son portrait.
Le temps de notre rencontre, ce Diable de défenseur hors pair (29 ans) a accepté de baisser la garde…
Comment se prépare-t-on à un tournoi comme l’Euro ?
C’est un travail de longue haleine. On travaille à 100 % en club en espérant que cela porte ses fruits pour l’Euro. Je suis fan des compétitions en équipe nationale. J’attends cela avec impatience.
Quelles sont les forces et les faiblesses des Diables ?
Le point fort : la stabilité dans le groupe, on a quasiment les mêmes joueurs depuis six ou sept ans. Je ne vois pas trop de points faibles. Si on rate notre Euro, c’est parce que les autres nations sont meilleures.
Dans le documentaire, on vous voit proche du foot amateur. Est-ce difficile de s’acclimater au monde pro en venant d’un petit club belge ?
Ce que j’aime, c’est jouer au foot. Je ne me suis jamais dit que je voulais être pro. Mon but était de prendre du plaisir. Sans foot amateur, il n’y a pas de foot professionnel !
On découvre aussi votre famille. Comment se vit votre succès avec eux ?
Ils apprennent le métier en même temps que moi. Je partage mon expérience par procuration. On vit un peu la même histoire : moi sur le terrain et eux sur le côté.
Quels sont les avantages et déceptions de ce métier si envié ?
Le positif est de faire de ma passion pour le foot un métier et un plaisir. J’ai l’assurance de ne rien faire à côté, c’est super ! Le point noir, ce sont les réseaux sociaux, fléau du XXIe siècle ! C’est de plus en plus grave… Si on dit blanc ou noir, cela provoque des réactions positives ou négatives. Le principal est de parvenir à s’exprimer sans en tenir compte. On ne peut convaincre tout le monde…
D’abord attaquant, vous êtes désormais défenseur. Pourrait-on vous revoir à l’avant ?
Mon intention est de retourner en attaque. Peut-être en D2 ou D3. Ce sera par plaisir personnel, mais j’ignore quand et avec qui.
Resterez-vous à Dortmund l’an prochain ?
En Allemagne, c’est rude avec le covid. J’ai signé à Dortmund pour la ferveur du public et je n’ai encore vu qu’un stade vide. Je suis déçu de cette situation où tout est resté fermé. La saison a été longue au niveau mental. Il m’a fallu m’adapter à la langue, trouver les écoles pour les enfants… J’espère vivre plus «à l’allemande» la saison prochaine.
Vous avez joué avec deux futurs stars du foot : Kylian Mbappé et Erling Haaland. Sont-ils les nouveaux Messi et Ronaldo ?
Ils sont très différents. Kylian est un joueur super complet comme Thierry Henry. Physiquement costaud, il comprend très vite, peut marquer et faire des assists et peut encore progresser mentalement. Erling est très fort au niveau mental, on dirait qu’il a dix ans de carrière. C’est un attaquant à l’ancienne. Je les vois mal réussir dans le même club. Mbappé serait super au Real Madrid et Haaland davantage du côté des Anglais.
Cet article est paru dans le Télépro du 3/6/2021
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