Thomas Dutronc : «La musique me fait voyager»

Thomas Dutronc s’est imposé comme l’un des artistes incontournables de la chanson française © Isopix
Nicole Real Journaliste

Guitariste émérite et à la notoriété grandissante, il est de retour pour un concert unique, ce vendredi à 23h45 sur France 2, sur une scène spécialement conçue pour l’occasion.

Comment s’est déroulée la captation de ce concert ?

L’équipe technique portait des masques et nous sommes tous restés à deux mètres de distance les uns des autres. Nous nous nous sommes démasqués uniquement sur scène.

De quelle manière avez-vous choisi les chansons ?

Nous avons retenu des titres de mon nouvel album, quelques succès de mon répertoire, mais aussi, histoire de s’amuser, des inédits comme une chanson de Gainsbourg qui ne figure pas sur mon disque.

Chanter sans public vous dérange-t-il ?

À la télé, on est surtout préoccupé par la caméra et l’envie de bien chanter. Enregistrer sans public dans une émission de télé est pour moi plus authentique. Sans être mauvaise langue, je suis très content qu’il n’y ait pas de présentateur car cela m’a évité de me plier à l’exercice convenu de l’interview, toujours un peu politiquement correct.

D’où est venue l’idée de «Frenchy», votre dernier opus ?

Afin de casser un peu la routine, j’avais envie d’aller chanter dans des pays non francophones comme les États-Unis, le Japon ou l’Allemagne. Mon manager m’a alors proposé de revisiter des standards accompagnés par des grands musiciens et inviter des artistes prestigieux comme Iggy Pop ou Diana Krall à chanter avec moi.

Aimez-vous voyager ?

Je vais souvent en Corse, mais je voyage très peu à travers le monde. Je n’ai aucune envie de descendre dans un cinq étoiles, coupé de la population locale du pays, ni envie de partir à l’aventure. À travers mes rencontres avec des musiciens venus de tous les horizons, c’est la musique qui me fait voyager et cet album en a été une belle occasion.

Vous avez chanté plusieurs fois en duo, le dernier étant celui, actuellement, avec Emmanuelle Béart pour le disque qui rend hommage à son père Guy Béart…

Il m’est impossible de refuser une invitation comme celle de Louis Chedid qui est un ami de la famille ou celle d’Emmanuelle Béart, que je connais peu, mais pour laquelle je ressens une grande amitié et une grande affection.

En dehors de vos célèbres parents, quels sont vos chanteurs préférés ?

Vivants, Stevie Wonder et Tony Bennett et dans ceux qui ne sont plus là, Elvis Presley et Nat King Cole. Côté français, Gainsbourg, Salvador et Brassens qui est mon chouchou, mon préféré, le premier dans mon cœur.

Êtes-vous conscient d’avoir, dans le métier, réussi à vous faire un prénom ?

Je n’ai jamais eu de problème avec la célébrité de mes parents. À 26 ans, j’ai commencé à gagner ma vie comme guitariste dans les bars ou dans les clubs, j’étais un homme heureux. Être un bon musicien et m’éclater dans mon boulot, c’est ce qui m’intéresse. La notoriété fait plaisir, mais ce n’est pas un but en soi.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 25/6/2020

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