Thomas Ancora («Losers Revolution») : «Mon but ? Faire rire !»
Le jeune acteur et cinéaste belge présente son premier long métrage, mercredi à 20h35 sur Tipik (ex-La Deux). Un véritable ovni cinématographique qui ose casser les codes.
Dans «Losers Revolution», Thomas Ancora (34 ans) filme l’épopée de quatre potes désireux de venger un de leurs amis, victime de harcèlement durant leurs études. Entre blagues potaches et observation goguenarde de la société actuelle, ils parviennent à rire de faits sérieux.
Votre film a pâti du confinement et est resté brièvement en salles. Mais il va bénéficier du large public télé. Comment vous sentez-vous à avant cette diffusion ?
Pas angoissé, mais hyper content que tout se concrétise enfin, après tant de rebondissements. Je ne m’inquiète pas pour l’accueil de cette fiction décalée, car c’est ce que je voulais faire ! J’avais envie de proposer un «buddy-movie» à l’américaine avec cette idée de revanche d’une bande de losers. Et, outre ce côté drôle, il est aussi question de sujets actuels dont l’égocentrisme sur les réseaux sociaux et la téléréalité.
Vous évoquez aussi le harcèlement scolaire et moral…
C’est fréquent, hélas. Perso, je ne l’ai pas vécu à l’école, comme l’un des personnages du film. Cela m’est arrivé plus tard, dans la sphère professionnelle. C’est bien d’en parler, certes sur un ton humoristique, et de montrer qu’on peut trouver des exutoires.
Le film présente une belle brochette d’acteurs, dont Alex Vizorek, Pablo Andres ou Tania Gabarski et, dans le premier rôle, Kody !
Ah, il a été génial au casting ! Je ne pouvais pas ne pas le choisir ! Mais j’ai aussi souhaité soigner les seconds ou tiers rôles car on leur donne souvent, à tort, peu de considération. En plus, on est tous potes, donc cela nous a permis de nous soutenir les uns les autres, avec un petit budget et seulement quatre semaines de tournage.
Comment avez-vous vécu votre double emploi de coréalisateur (avec Grégory Béghin) et d’acteur ?
Je dois encore récupérer de l’énergie, je ne m’en suis pas vraiment remis ! L’adrénaline m’a fait tenir. C’était mon bébé, il fallait bien le porter. Quand on est acteur, on doit beaucoup patienter entre deux scènes, mais lorsqu’on est aussi coréalisateur, il est hors de question de se poser cinq minutes. Je pense que ça m’a galvanisé !
Avec ce film décalé à la belge, voulez-vous aussi montrer que l’on peut innover ?
Tout à fait ! Ce film n’est pas un «cinéma d’âge», mais de partage, pas seulement destiné aux jeunes. Dans l’équipe, il y avait des mecs de 50 ans et plus qui se sont bien marrés. Tout le monde peut se dire : «Tiens, je me laisse entraîner dans un nouvel univers, je goûte à quelque chose de nouveau.» Puis, la Belgique est très connue pour son cinéma d’auteur, mais pas vraiment pour ses comédies. Les comédies 100 % belges sont encore très rares, il est temps d’y remédier !
En tant que cinéphiles, quels sont vos goûts ?
Les thrillers qui ne vous laissent pas de répit et tous les univers décalés où on adore se perdre et tout oublier durant deux heures. Je suis épaté par les fictions très visuelles et leurs décors singuliers. L’humour est aussi un ingrédient essentiel. Parmi mes cinéastes favoris, il y a, entre autres Wes Craven et Judd Apatow. Ils m’ont sans doute inspiré. En tout cas, mon seul but, avec ce film et le second que je suis en train d’écrire, est de surprendre et de divertir à fond. Quand les gens me disent qu’ils étaient pliés en deux, c’est mon plus beau cadeau.
Cette interview est parue dans le magazine Télépro du 24/9/2020
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