Thierry Lhermitte : «J’adore les gens sans filtre !»
Lundi à 20h40 sur La Une, il est le héros de «La Finale», un road-movie tendre et drôle qui réconcilie avec la vie.
Dans «La Finale», Roland (Thierry Lhermitte, 68 ans), un retraité atteint d’Alzheimer, est confié à la surveillance de son petit-fils (Rayane Bensetti). Mais le facétieux papy lui fausse compagnie…
Ce rôle vous a valu le Prix d’interprétation au Festival de l’Alpe d’Huez !
Je n’avais pas reçu de récompense depuis le Prix Jean Gabin en 1981 ! Là, c’est pour un personnage de grand-père. Ça en fiche un p’tit coup… Mais c’est la vie, je sais qu’avec le temps, on me proposera davantage ce type de registre ! Je suis déjà papy dans la réalité, j’ai donc eu le temps de m’initier à ce statut.
L’un des atouts du film est votre complicité avec Rayane Bensetti. Est-elle née tout de suite ?
J’ai trouvé Rayane humble, ouvert et très solaire. Cette entente m’a rappelé celle que j’avais développée avec Philippe Noiret dans «Les Ripoux» ! J’adore les duos de cinéma, avec deux gars obligés de cheminer ensemble, et dont l’un est un boulet pour l’autre.
La maladie d’Alzheimer rend votre personnage cocasse…
C’est le côté à la fois touchant et jouissif de cet homme. L’âge ne rend pas forcément sage ! On pardonne tout à Roland qui met les pieds dans le plat sans s’en rendre compte. Il fait des commentaires à tort et à travers, mais a un bon fond. J’aime ce genre de personne sans filtre !
Avez-vous eu des craintes à l’idée de jouer un homme qui perd la tête ?
Non, j’ai été ému. Il fallait que chaque détail soit vrai pour soutenir l’authenticité de ce récit si poétique. Pour m’éclairer sur les réalités d’Alzheimer, j’ai rencontré des gens qui en sont atteints. Grâce à ce contact décousu, mais empathique, j’ai pu saisir ce qui se passe dans leurs têtes et m’en imprégner.
Au-delà de ce côté dramatique, les aventures de Roland font passer un message : «Carpe diem.» Une valeur à laquelle vous adhérez ?
À 200 pour cent ! Il y a quelques années, je me suis fait tatouer une tortue, symbole de la sagesse, mais je ne suis pas sûr qu’elle m’en donne et c’est tant mieux. (Rire) Il faut se laisser porter par le vent. La vieillesse et la maladie, en filigrane dans le film, montrent qu’elles n’ont pas que des mauvais côtés. Roland revit une époque très heureuse de son passé et, comme il n’en est pas conscient, il en profite comme si c’était la première fois.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 22/4/2021
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