Thierry Godard : «L’espionnage m’effraie !»
Dans «L’École des espions», téléfilm inédit diffusé sur France 3, l’acteur Thierry Godard, 57 ans, incarne Marcel, un homme chargé de repérer des jeunes gens qui, après un apprentissage intensif, deviendront des agents secrets performants.
Le professeur en criminologie Alain Bauer s’est servi de son job de prof dans une école d’espions pour co-écrire le scénario du téléfilm. Vous l’avez rencontré ?
Oui, pour relire avec lui, pendant deux heures, tout le scénario. Cet homme très occupé, qui connaît très bien l’univers occulte de l‘espionnage, s’est montré avare d‘informations. Comme il avait coécrit le scénario, il a été obligé de nous donner un petit coup de main, mais il a catégoriquement refusé de me faire rencontrer un véritable espion.
Comment avez-vous construit le profil de ce recruteur d’espions ?
Pour ce métier, évidemment d’une discrétion absolue, je suis parti d’une page blanche : je ne disposais d’aucune référence et d’aucun modèle. Ce monde est si secret ! Tout en restant dans le fantasme, j’ai essayé de composer le profil de Marcel en m’imaginant dans la peau d’un espion.
Quels sont les éléments qui vous ont aidé à le cerner ?
Je l’ai imaginé comme un coach sportif qui chercherait à repérer des gamins talentueux. J’ai complété les pistes évoquées dans le scénario en me servant de mon passé de flic et de militaire de fiction. Il ne faut pas oublier que les agents secrets sont, comme dans l’armée ou la police, des personnes assez carrées et rigoureuses.
Justement, Marcel est-il très éloigné des flics que vous avez incarnés ?
Oui. C’est un observateur, un instinctif qui essaie de ressentir les gens. Il se montre aussi psychologue que fin manipulateur, c’est ce qui m’a séduit. Si ce téléfilm devient une mini-série, j’aimerais qu’on exploite plus profondément ces deux aptitudes.
L’univers des agents secrets vous fait-il fantasmer ?
Non, il m’effraie plutôt ! (rire). Pour préparer le rôle, j’ai visionné une série documentaire sur la genèse de l’espionnage en Russie et aux États-Unis. C’était très intéressant, mais angoissant.
Quel est votre regard sur cet univers mystérieux ?
En me documentant, j’ai pris conscience que l’espionnage était devenu, dans la société actuelle, incontournable, de même que la guerre permanente et souterraine menée par tous les États entre eux. Cette réalité est à la fois cynique et effrayante.
Redoutez-vous d’être vous-même espionné ?
C’est le cas ! Avec nos téléphones connectés, nous sommes suivis à la trace. Je ne ressens aucune peur, car je ne vis pas dans l’illégalité. Mais clairement, nous sommes espionnés du matin au soir.
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