Thierry Beccaro : «Éveiller les consciences !»

L’ancien animateur du jeu «Motus» revient mercredi sur La Une, dans un téléfilm adapté de son autobiographie, un témoignage bouleversant sur les maltraitances qu’il a endurées enfant.

En 2018, Thierry Beccaro (67 ans) a profondément touché le public en dévoilant son autobiographie, «Je suis né à 17 ans», témoignage de son douloureux passé d’enfant battu. Quatre ans plus tard, le producteur Raphaël Cohen en a acquis les droits pour la porter à l’écran.

Thierry Beccaro, il semble que vous ayez eu des hésitations avant de vous engager dans ce projet…

Se lancer dans une telle aventure a une dimension psychologique intense, car cela signifiait que je devais affronter mes parents, ma soeur, et surtout, aborder ce silence douloureux et souvent dissimulé qui accompagne les cas de maltraitance. J’ai accepté ce projet pour toutes celles et ceux qui vivent encore aujourd’hui avec ce traumatisme. Ce film a pour but d’éveiller les consciences.

Comment se prépare-t-on à jouer son propre rôle ?

Tout le travail que j’ai effectué en tant que comédien au fil des années, notamment à l’Actors Studio, entre en jeu. Afin de rendre crédible la narration de mon vécu, j’ai consacré beaucoup d’efforts à affiner ma personnalité, me permettant ainsi d’aborder les événements avec une profonde sérénité et une vérité évidente. Par moments, ce processus s’est avéré complexe, car il m’a ramené à des scènes que je n’expérimente plus aujourd’hui, comme celles liées à la spasmophilie.

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Que pensez-vous du casting, en particulier des comédiens qui vous incarnent à différents âges ?

J’ai été profondément touché par les deux jeunes acteurs qui semblaient heureuxs de participer à cette aventure. Moïse Santamaria («Un si grand soleil»), qui joue mon papa, a été troublé par l’interprétation de ce personnage complexe. Comme je le relate dans mon livre, mon père était un homme formidable tant qu’il n’était pas en proie à l’alcool et à la colère. Vous découvrirez aussi Anne Loiret, une comédienne de théâtre exceptionnelle, endossant le rôle de ma tante, et Elsa Lunghini («Ici tout commence»), qui joue avec brio le personnage de mon épouse.

Après le tournage, avez-vous participé au montage du film ?

Non. Cependant, j’ai eu l’opportunité de contribuer à l’écriture. À titre personnel, j’avais la liberté d’apporter des ajustements, parfois pour exprimer des choses que je n’avais pas réussi à transcrire dans le livre ou à exprimer durant mon enfance. Ensuite, lorsque j’ai vu les premières images du téléfilm, cela a été un moment très troublant. Pour être sincère, durant ma carrière à la télévision, je ne me regardais jamais.

Comment avez-vous géré l’éducation de vos propres enfants ?

Ma plus grande crainte était de reproduire les schémas que j’avais vécus. Je vous le dis tout de suite, je n’ai jamais levé la main sur mes trois enfants. Pourtant, cela ne m’a pas empêché d’être un père exigeant par moments, guidé par certains principes.

Cet entretien est paru dans le Télépro du 19/10/2023.

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