Thibaut Roland : «Je ne peux plus croiser Benjamin Maréchal !»

Thibaut Roland tourne ses séquences dans une vraie friterie ! © DR
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Tous les jours à 19 h 15 sur La Une, entre «Les Pigeons» et le JT, Thibaut Roland prend le pouls de la population belge confinée à la maison, «Les Belges, toujours la frite !».

Quel est le concept ?

Le postulat de base était de se dire que les Belges ont une culture et un génie bien à eux pour que dans les situations extrêmes, ils arrivent à tirer le meilleur parti de tout. On part du principe que c’est dans les gènes de ce pays, d’arriver à se tirer de toutes les difficultés. Est-ce que c’est lié à notre histoire ? On ne sait pas. Donc, on a voulu créer un produit autour de ça. Comment les Belges, malgré le confinement, arrivent à transformer une contrainte en une opportunité. Et pour les Belges qui sont à l’extérieur, on met en valeur tous ces héros du quotidien. En gros, c’est la Belgique positive vue de l’intérieur et de l’extérieur… Nous sommes abreuvés d’infos par toujours rassurantes, nous on offre une petite bouffée d’oxygène en montrant ce qui se passe de génial chez nous.

Comment trouver des infos positives alors que tout le monde est confiné ?

En ouvrant des tas de pistes. On peut dire – en mettant beaucoup de guillemets – que ce confinement a du bon. Beaucoup de gens, qui ont un petit truc ou un talent et qui ne l’ont jamais développé, osent le montrer. Il y a aussi les relations de couple qui se réinventent, et c’est ça aussi qu’on a envie de partager. Ce sont nos «canapés vedettes».

Qui a copié quoi entre la RTBF et «Les Belges à domicile» de RTL ?

Je ne pense pas que ce soit le même concept, dans le sens où eux ont un produit où ils parlent de la vie des Belges à la maison uniquement, là où nous on va aussi en extérieur. Et nous, l’idée de départ, c’est notre belgitude, cette identité particulière qui ressort dans les moments difficiles. Le fait de réaliser la capsule dans une friterie, qui est le symbole voire l’ambassade des Belges, ça colle avec l’identité du produit. Et il y a une part d’info qu’on essaie de garder, surtout dans l’hebdo (le dimanche vers 12h30, sur La Une, NDLR) notamment avec notre observateur qui est une personne légitime pour regarder la Belgique d’aujourd’hui. C’était Patrick Weber, la semaine dernière. C’est notre thermomètre de comment vit le pays.

Vous vous trouvez dans une vraie friterie ?

Oui, elle appartient à des forains. Et comme ils sont à l’arrêt pour l’instant, ils nous l’ont mise à disposition. Les forains aussi souffrent du confinement puisqu’ils n’ont plus de travail et que leurs événements sont annulés.

Des vidéos des personnes confinées, on en voit partout, même dans les JT, ça ne devient pas redondant ?

Tout dépend de l’angle que l’on trouve. Si c’est pour faire un zapping ou un «Vidéo gag», ça ne nous intéresse pas. Là, c’est vraiment dans des séquences très déterminées à l’avance et où il y a un choix éditorial. Par exemple, pour le «Seul en scène», c’est nous qui décidons si le talent mérite d’être mis en avant. Les gens se filment chez eux, mais c’est plus pour des raisons de protection sanitaire, ici. Si on avait pu aller les rencontrer en tournage, on l’aurait fait avec plaisir.

Il faut du feel good en ce moment pour rassurer les téléspectateurs ?

Je pense que quand on regarde autour de nous, on a tous besoin de ces respirations. On le voit quand on regarde les scores des émissions de divertissements. C’est la preuve qu’au-delà de l’intérêt pour l’info – et il ne se dément pas, au contraire – il y a une demande supérieure à la normale. On y répond avec ce côté 100% belge.

C’est votre première émission en solo ?

Non, j’ai eu des plateaux l’été sur La Deux. Ici, ce qui est chouette, c’est de pouvoir s’impliquer dans l’éditorial. Je n’ai pas de pression mais plutôt de l’excitation sur un projet qu’on a créé et porté à trois, avec Gilles Dej et Tom Salbeth. C’est ça la nouveauté pour moi, en plus de faire de l’antenne.

Dans «On n’est pas des pigeons», vous êtes le chroniqueur confiné, c’est un choix ?

Il n’y a pas eu de loterie pour le déterminer, mais par contre, je ne peux pas croiser Benjamin Maréchal parce que si lui est touché par le virus, il faut que je puisse servir de joker à la présentation. Forcément, si le joker fréquente le titulaire, ça ne marche plus. Le confinement est lié à Benjamin. C’est lui qui m’oblige à rester chez moi, quelque part. (rires)

C’est plus difficile le confinement quand on est deux à travailler à la télé ?

Pour le coup, chez moi, il est à mi-temps puisque je suis à la radio le matin et je fais le tournage des «Belges, toujours la frite !». Ça se passe très bien avec Anne. On expérimente ce que nos couples «canapés vedettes» vivent dans l’émission. On se découvre de nouveaux moments et une nouvelle complicité. C’est très positif…

Et s’il fallait envoyer une vidéo à l’une de vos chaînes, ce serait pour RTL ou la RTBF ?

Nous avons créé le concept des «canapés», ce serait pour chez moi. (Rires)

Tout autre chose… la saison sportive est finie. Ça vous attriste ?

Les premiers jours ont été difficiles à vivre sans le foot, et puis on s’habitue… Mais j’ai plus une pensée pour tous les sportifs – et pas les millionnaires ou les stars des compétitions – mais tous ceux qui ont un petit contrat ADEPS qui risque d’être remis en jeu l’année prochaine parce que celui-ci est lié à des résultats et des performances. Et forcément, s’il n’y a pas de JO ou de compétitions, ils auront plus de difficultés à le faire renouveler. On pense toujours aux superstars, mais on ne voit pas toute cette partie immergée de l’iceberg. Ça me touche beaucoup.

C’est quoi votre menu-frites ?

Classique : la grande frite et la fricadelle qui va avec. Pour les sauces, je n’arrive jamais à me décider donc je prends et l’andalouse, et la tartare, et parfois la mayo en plus. Histoire de n’avoir aucun regret arrivé à la maison, mais je ne finis pas les pots.

Entretien : Pierre Bertinchamps

Ci-dessous, revivez un moment en vidéo passé avec Thibaut et sa compagne Anne la semaine dernière sur notre page Facebook :

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