«The Voice Belgique» : la saison de l’évolution cruelle !

«The Voice Belgique» : la saison de l'évolution cruelle !

Les enregistrements de «The Voice» ont repris cette semaine, à Liège, avec une modification importante : les coachs ne débriefent plus les candidats éliminés.

C’est la révolution dans «The Voice Belgique» ! Tout d’abord au niveau de l’image, avec un nouveau décor. «Il était temps !», on a presque envie de dire ! Une nouvelle scène pour les candidats, de nouveaux fauteuils pour les coachs (qui semblent un tantinet moins confortables, mais plus lumineux) et un catwalk repensé façon TF1, puisque des lignes au sol (en LED) permettent de jouer sur les couleurs et préciser quel coach a buzzé. Un fameux lifting pensé exclusivement pour la RTBF et le studio de Médiarives. D’ailleurs, les pontes de VTM viendront la semaine prochaine pour juger sur pièce et peut-être repartir avec de nouvelles idées. Autre changement, le grand hall qui accueillait les candidats disparaît au profit de trois salons plus cosy avec des ambiances différentes : rock, vintage et deejaying. Selon l’univers musical des candidats, Maureen et Walid y recevront le talent et son entourage pour faire connaissance avant la prestation.

Élimination cruelle

Ensuite, il y a du changement dans la mécanique des «blinds». Une modification mineure qui amène un désaccord majeur. Dans la règle même de «The Voice», elle ne modifie rien, mais dans le ressenti du candidat et la perception du télécrochet, qualifié de «gentil», «proche» et surtout plus «humain», on fait marche arrière. Lorsqu’un candidat qui se présente à la «blind audition» n’est pas buzzé (c’est-à-dire qu’il a séduit un coach), il quitte la scène sans le moindre retour des coachs. Pour la diffusion en télé, le talent qui a échoué est «chopé» par une équipe à la sortie pour avoir ses réactions à chaud. Pendant ce temps-là, les coachs débattent de la raison pour laquelle personne ne s’est retourné. Les micros sont coupés dans le studio pour ne pas que les deux réactions s’interfèrent. Un peu déroutant… La RTBF l’avoue, cette modification déjà testée, cette saison aux Pays-Bas, ne lui plaisait pas trop. C’est un peu tout le charme positif de «The Voice» qui s’effondre. Mais le concepteur, Talpa, a su convaincre la production qui dit avoir mûrement réfléchi. Elle comprend les réticences du public lors de la captation (on a vu passer des candidats décontenancés de devoir partir sans le moindre avis sur leur prestation), mais assure qu’à l’image, le résultat sera plus positif qu’il n’y paraît. Du coté des coachs, le sentiment est mitigé. BJ Scott qui a connu «l’autre version» a du mal à s’y faire, même si elle comprend la raison. En production, on gagne du temps et ce nouveau système permet de faire passer deux, voire trois candidats supplémentaires par enregistrement. Stanislas, lui, est pour. «J’ai passé pas mal d’auditions et franchement, quand on n’est pas pris, on a plutôt envie de vite partir que de s’attarder sur la scène pour s’entendre expliquer ses erreurs», précise-t-il. La sanction finale reviendra aux téléspectateurs.

«The Voice 2015» sera peut-être lyrique ?

Pour ce qui est du niveau, là, on n’est pas déçu. Les saisons passent et les talents sont chaque fois meilleurs. Même si «seulement» 2.500 personnes ont passé l’audition en ligne (les «Auditions tools») contre 3.000 les années précédentes, on arrive presque à la crème de la crème. Cette baisse s’explique par le fait que pas mal de candidats retentaient leur chance les saisons précédentes, en vain. Ils ont donc abandonné. Sans dévoiler le casting, on pourra découvrir une chanteuse lyrique russe, finaliste au Concours Reine Élisabeth ou le Bruxellois, Médhi qui tentera de séduire le jury avec un titre en arabe. Une première ! «Je suis contente que «The Voice» s’ouvre à ce qui fait la diversité de notre pays», s’exclamera BJ Scott. Ce n’est qu’un enregistrement des «blinds» sur les neuf prévus pendant les vacances de Toussaint, mais sur 11 passages, six titres étaient issus du répertoire francophone. Du jamais vu non plus !

Ça discute ferme !

À mi-parcours de la mise en boîte des «blinds», les nouveaux coachs sont subjugués par les talents, et reconnaissent aussi que parfois, ils ont laissé passer une chance, une voix. Mais c’est aussi le jeu. On notera que les petits nouveaux sont très taquins et n’hésitent pas à lancer quelques piques à leur collègue pour leur arracher un talent. Là, où notre BJ (inter)nationale reste zen et regarde ces joutes verbales avec un certain délice.

La 4e saison de «The Voice Belgique» devrait débarquer fin janvier. Seize émissions sont prévues, comme l’an dernier, 6 blinds, 4 duels et 6 lives. «The Voice Belgique 3» avait réuni, en moyenne 457.500 téléspectateurs, soit 27,5 % de parts de marché. C’était d’ailleurs le meilleur cru, en part d’audience, depuis le lancement en 2012.

Pierre Bertinchamps

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