«The Paradise» : les bouleversements sociaux de l’époque victorienne
Une nouvelle série à voir sur Arte.
1875. Quittant la campagne pour la ville, Denise Lovett se fait embaucher au grand magasin pour dames Le Paradis, dirigé par John Moray qui ne tarde pas à la remarquer.
Transposée au Royaume-Uni sous l’ère victorienne, cette adaptation d‘«Au bonheur des dames» d’Émile Zola ne déroge pas au sens de l’observation du romancier, qui excellait à croquer la société de son temps. Le succès du grand magasin annonce la naissance d’un nouveau monde : le commerce de détail à l’aube de la seconde révolution industrielle. En face, un autre univers renâcle à s’éteindre : celui de l’aristocratie rentière.
Servie par le jeu de Joanna Vanderham, touchante et déterminée, l’héroïne Denise Lovett symbolise cette bascule sociale où la fortune ne dépend plus de la lignée mais du sens des affaires. Son ambition et ses compétences la rapprochent du jeune patron du Paradis John Moray, subtilement interprété par Emun Elliott. L’alchimie de ce duo gagnant n’en soulève pas moins l’éternelle question : les sentiments compliquent-ils le travail ou est-ce l’inverse ? Denise devient aussi la fi gure de proue d’un mouvement plus profond : le déchirement des femmes entre leur allégeance forcée au gouvernement des hommes et un farouche désir d’autonomie…
Cet article est paru dans le Télépro du 3/08/2023.
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