«The Happy Prince» : la déchéance d’Oscar Wilde

Rupert Everett, 61 ans, méconnaissable en Oscar Wilde (1854-1900), dandy, écrivain de génie et scandaleux © Isopix/Supplied By Lmk/Landmark Media

Un biopic sur l’un des écrivains les plus célèbres d’Angleterre à voir mardi à 21h10 sur La Trois.

Condamné aux travaux forcés durant deux ans, Oscar Wilde n’est plus que l’ombre de lui-même à sa libération en 1897. L’auteur du «Portrait de Dorian Gray» a été incarcéré pour sa liaison homosexuelle avec lord Alfred Douglas, un jeune aristocrate anglais. Il a fini sa vie en exil, entre la France et l’Italie, entre Dieppe et Naples, avant de mourir en 1900 dans un hôtel parisien minable. Il avait tout perdu : sa famille, sa fortune et sa réputation.

Devant et derrière la caméra, Rupert Everett brosse le portrait de cet écrivain irlandais célèbre et déchu de l’Angleterre victorienne, artiste traîné dans la boue. Il retrace ses dernières années sans en faire une caricature. Au contraire, il l’incarne avec panache et autodérision. «Il était un petit escroc à la fin de sa vie, un vagabond un peu clownesque. Il jouait la comédie, souvent ivre, ne payait jamais ses boissons… Sa vie n’était pas que tragédie», souligne l’acteur-réalisateur. «Oscar Wilde n’était pas une victime, il était brillant à sa façon. Il me touche énormément.»

Rupert Everett a mis dix ans pour financer son projet. «Je ne considère pas mon film comme une œuvre militante», insiste-t-il. «Mais il est vrai que j’ai longtemps essayé de produire un James Bond gay. Mon coming out m’a fermé bien des portes.»

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 15/04/2021.

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