TF1 commercialisera avec Transfer ses espaces publicitaires en Belgique dès septembre 2017

TF1 commercialisera avec Transfer ses espaces publicitaires en Belgique dès septembre 2017
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

La chaîne de télévision française TF1 a signé avec la régie publicitaire Transfer un accord de commercialisation de ses espaces publicitaires en Belgique, qui débutera en septembre 2017, a-t-elle annoncé vendredi.

L’accord permettra aux téléspectateurs de bénéficier de publicités adaptées à leurs attentes et à leur consommation, avance la première chaîne française, qui bénéficie d’une part d’audience de 19% en Belgique francophone. « Grâce à cet accord, les téléspectateurs belges pourront voir sur TF1 des publicités qui les concernent », explique ainsi Régis Ravanas, directeur général adjoint Publicité et Diversification du groupe français, qui ne souhaite pas commenter davantage cette annonce.

Les marques présentes sur le territoire belge auront quant à elles la possibilité de communiquer « dans un contexte d’insertion premium » sur TF1. « Grâce à ses émissions phares et son très large succès auprès du public belge, TF1 est la chaîne rêvée pour une régie comme Transfer. (Elle) nous permet de développer une stratégie commerciale alliant puissance et innovation », se réjouit, pour sa part, Birgitta De Smet, CEO de l’entreprise belge.

Il y a plusieurs mois que le groupe français lorgnait le marché publicitaire belge, qui pourrait lui rapporter de 20 à 30 millions d’euros selon certaines estimations. Mais pour mener l’opération à bien, la chaîne cherchait une régie publicitaire en Belgique. Elle a notamment contacté la RMB, qui assure la régie de la RTBF.

Chez RTL Belgium, la perspective de voir la régie qui travaille pour la chaîne de service public belge récolter des publicités au profit de la concurrente TF1 avait évidemment suscité des réactions négatives car cela aurait déstabilisé le fragile équilibre établi en Belgique francophone entre la chaîne publique et la principale chaîne privée, avaient justifié les responsables de RTL. Ceux-ci avaient même qualifié l’éventuelle arrivée de TF1 de « véritable séisme » dans le monde médiatique du pays.

Sollicité vendredi, RTL Belgium se limite à « accueillir la nouvelle sans surprise ». Même son de cloche à la RTBF, qui ne s’exprime pas davantage. Dans un premier temps, la commercialisation des espaces ne concernera pas l’ensemble du couloir publicitaire, qui est très long, y laisse-t-on tout de même entendre. Il devrait s’agir d’un mélange entre des publicités françaises et d’autres destinées au public belge, à l’image de ce qui se fait actuellement en Suisse, prédit une source interne. La répercussion financière ne sera donc pas directe et il faudra également voir si les annonceurs ne sont pas trop frileux, ajoute-t-on encore.

A la mi-mars, le conseil d’administration de la RTBF avait finalement décidé de ne pas laisser la RMB assurer la vente des espaces publicitaires spécifiquement belges. L’administrateur général du service public avait pourtant approuvé l’idée de permettre à la RMB de prendre TF1 en régie. Quant au ministre des Médias de la Fédération Wallonie-Bruxelles Jean-Claude Marcourt, il avait fait savoir qu’il ne pouvait s’opposer juridiquement à l’initiative française. A ses yeux, des marges de négociation, qui permettraient de persuader TF1 de fournir des compensations en réalisant en Belgique des productions locales, existent toutefois, avait-il confié il y a quelques semaines.

Le groupe TF1, quant à lui, avait également minimisé en mars dernier l’impact négatif de l’arrivée de sa chaîne sur le marché publicitaire audiovisuel belge, l’estimant à 10 à 20 millions d’euros maximum sur un total annuel de 200 millions en Belgique francophone. Son PDG Gilles Pélisson avait assuré qu’une telle démarche allait rapatrier des budgets publicitaires dans le sud du pays, ce qui profiterait aussi à toutes les chaînes, dont RTL.

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