«Teddy» : monstrueusement drôle !
Un film décalé, remarqué au Festival de Cannes, à voir ce mercredi à 22h20 sur Tipik.
Dans les Pyrénées, un loup attise la colère des villageois. Teddy, 19 ans, sans diplôme, vit avec son oncle adoptif et travaille dans un salon de massage. Un soir de pleine lune, il est griffé par une bête inconnue. Les semaines qui suivent, il est pris de curieuses pulsions animales… Deux question à Zoran Boukherma, coréalisateur du film avec son frère Ludovic.
Le sujet des loups, en France, donne lieu à des oppositions très dures. Est-ce un élément qui comptait ?
On voulait inscrire le film dans un contexte réaliste. En France, la question du loup fait débat dans les montagnes entre les éleveurs et les protecteurs de l’environnement. Pour certains, c’est la bête à abattre, pour les autres, c’est l’animal à réintroduire. Cela correspond à un parallèle entre Teddy et le loup. Le loup est détesté par les villageois, Teddy l’est aussi. Et Teddy devient un loup qui s’en prend aux villageois.
«Teddy» parle de l’exclusion, de la marginalité et d’une forme de dualité : le jeune homme et la créature…
Ce qui nous intéressait, c’était comment une accumulation de frustrations peut entraîner une colère capable, dans certains cas, de déboucher sur une forme de monstruosité. Le loup-garou se prête bien à ce thème. En grandissant à la marge, en étant exclu, la colère peut naître et prendre plein de formes. La radicalisation en est une. Le loup-garou en est une autre.
Cet article est paru dans le Télépro du 26/10/2023
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