La série policière allemande vient de fêter son millième épisode, alors que son créateur ne voyait pas «Tatort» durer plus de deux ans !
C’est le 29 novembre 1970 que la série policière «Tatort» voit le jour en Allemagne. Littéralement traduite par «Sur les lieux du crime», elle voulait mettre en valeur les régions allemandes, et ne pas se cantonner à faire des enquêtes soit à Berlin, Cologne ou Hambourg… Les neuf stations régionales de la ARD (la première chaîne publique allemande) étaient parties prenantes dans le projet. Son créateur, Horst Jaedicke, ne voyait d’ailleurs pas la série durer plus de deux saisons !
En 2016, c’est la plus longue série policière de l’histoire de la télé allemande, et la plus appréciée dans les pays germanophones, avec 10 millions de téléspectateurs en moyenne, le dimanche soir. De 15 épisodes produits par saison à ses débuts, ce sont une quarantaine de numéros qui sont mis en boîte aujourd’hui, chaque année.
En 46 ans, la série a vu défiler 38 enquêteurs principaux, et «Tatort» déborde maintenant en Autriche (Vienne) et en Suisse (Lucerne). Ce serait ce caractère très régional qui est l’origine du succès du programme en Allemagne.
Dimanche dernier, la chaîne publique a célébré dignement sa série phare, avec dans la foulée du millième épisode (qui revenait sur les lieux du tout premier crime, dans un taxi de Leipzig) un documentaire sur les coulisses du polar.
Devenu un véritable phénomène, «Tatort» s’immisce dans les débats de société. La série reflète aussi l’actualité et les débats de société qui agitent outre-Rhin. Par exemple, l’épisode du 6 novembre dernier racontait ainsi l’histoire de la dérive criminelle d’une jeune fille convertie à l’islam et basculant dans le djihadisme. Et, dans la foulée du film, le principal talk-show politique allemand, «Anne Will», a consacré un débat à la radicalisation de jeunes en Allemagne.
Chez nous «Tatort» a fait les beaux jours tant de RTL, que de la RTBF et même d’AB4. Les enquêtes sont classées dans le registre des célèbres policiers allemands tels «Derrick», «Rex», «Le Renard», «Un cas pour deux» ou encore «Mick Brisgau». Ils ont tous fait le bonheur de nos débuts d’après-midi devant la télé…
Pierre Bertinchamps
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