Tatiana Silva : «Il faut oser aller voir son médecin !»
Dans «Toubibs» (vendredi à 19h50 sur RTL-TVI), Tatiana Silva suit le parcours de patients au CHU Ambroise Paré pour informer sur des pathologies et donner des conseils pour les éviter. Rencontre.
Une série dans un hôpital en ce moment, est-ce une bonne idée ?
Il y a des personnes qui n’aiment pas les hôpitaux et à qui ça fait très peur. Donc c’est vrai que le sujet les crispe ou les angoisse. Je ne pense pas que le problème soit en lien avec le covid-19 même si c’est une période où on parle beaucoup de la santé. Je trouve frappant qu’on ait si peur de prendre soin de soi. Ici, on parle vraiment de la santé au niveau médical. Il faut oser aller voir son médecin ! Ça pourrait nous prémunir contre des virus ou d’autres maladies. C’est plus que jamais une thématique qui manque cruellement de sujets autres que de manière anxiogène dans les JT.
Il y a un respect de la vie privée ?
On ne rentre pas dans le détail médical du patient parce que ça ne nous regarde pas, mais on part sur des thématiques qui les concernent directement. Ce sont des sujets où les autres personnes pourraient s’identifier. Ce n’est pas quelque chose de pathos où on veut faire pleurer le téléspectateur, mais montrer qu’en se prenant en charge, à l’hôpital, on peut avoir une vie meilleure aussi. On espère, avec «Toubibs» qu’il y aura une prise de conscience.
La santé est un sujet qui vous passionne ?
Depuis longtemps, la santé est un sujet qui m’a toujours interpellée. Et c’est vrai qu’il y a peu d’émissions régulières, à l’exception de France 5, sur la santé, pourtant, c’est très important. Mon idée, c’est de dire aux gens qu’on ne doit pas forcément se priver de tout, mais qu’il faut avoir une bonne hygiène alimentaire et une meilleure hygiène de vie. Je trouve que nous sommes très déconnectés avec nous-même, et un jour on se réveille et c’est peut-être trop tard. Il faut avoir un déclic et se prendre en charge à temps. Il faut prendre conscience de son corps avant que ce ne soit trop tard. En plus, nous sommes dans l’un des pays où les soins de santé sont parmi les meilleurs au monde. Il ne faut pas aller faire des check-up ou des prises de sang tout le temps, il faut vivre aussi. Mais on a des personnes de qualité dans les soins de santé, il faut en profiter. Ailleurs dans le monde, des personnes rêveraient d’avoir un accès à la santé comme nous.
Vous aimez aller à l’hôpital ?
Je suis allée souvent, déjà pour soigner mes dents étant plus jeune, et puis ma maman y était malade avant d’y décéder… Pour moi, c’est un endroit rassurant. Quand vous pensez avoir quelque chose de grave, et que ça ne va pas, vous allez voir des experts, et il n’y a pas de meilleure expertise de santé qu’à l’hôpital. Le médecin est la solution à mon problème, c’est peut-être aussi mon sauveur. Je n’ai pas de crainte d’y aller, c’est un espace safe et secure…
Est-ce qu’il ne faudrait pas changer le terme hôpital en espace de santé ?
Non, je crois que ça ne changerait pas grand-chose. Dans l’inconscient collectif, tant que je n’ai pas mal, je n’ai rien. Les gens ont peur d’aller à l’hôpital et qu’on leur découvre quelque chose de grave. La mauvaise réputation vient de là, ça peut se comprendre. Si on vous annonce que vous avez un cancer, tout bascule.
La météo et la santé sont liés…
La vitamine D qui vient du soleil est un bon antidépresseur. Quand il fait beau, on a un sentiment de joie plus que de dépression. De ce point vue-là, oui, c’est lié. Mais c’est tout. Si en Belgique, on avait un été qui dure toute l’année, ce serait étrange, et on n’apprécierait plus la valeur de la lumière du soleil.
Comment vous partagez-vous entre la France et la Belgique ?
C’est une question d’organisation. Je ne dirais pas que c’est compliqué mais c’est fastidieux. Il faut pouvoir répondre à tous les engagements. Il y a des semaines où j’ai à la fois la météo TF1, RTL-TVI et «90’ Enquêtes» TMC… J’apprends à me respecter en termes de temps que je m’accorde. À l’époque où je faisais la météo en Belgique (RTBF, TV5,…), j’avais 18 jours de planning par mois. C’était un temps plein mais aucun planning ne coïncidait. J’avais parfois 14 jours d’affilée… Là, ça devient épuisant. J’essaie maintenant de m’aménager des espaces pour pouvoir respirer.
Vous vivez où ?
J’ai un pied-à-terre à Paris et un à Bruxelles. J’ai arrêté de dire aux gens où je vivais parce que je fais tellement d’allers-retours… Pour le travail, je passe plus de temps à Paris, mais par exemple, lors du premier confinement, je suis restée à Bruxelles. Je ne définis plus où je vis…
Vous avez une belle carrière en France, vous en rêviez ?
Ça me semblait tellement inaccessible, que non. J’admirais les animateurs belges qui réussissaient en France, mais je ne pensais jamais que ça m’arriverait. La veille du jour où j’ai reçu le mail de TF1 qui me proposait un CDI pour la météo, je disais à un ami que mon avenir en France était compromis puisque M6 ne me proposait rien. J’étais la première surprise parce que c’était très concret et ça s’est fait rapidement. Parfois, c’est là où on n’attend pas les choses que l’on peut être le plus surpris.
Entretien : Pierre Bertinchamps
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici