
Sous-titrage et langue des signes progressent au sein des médias audiovisuels
Les médias audiovisuels améliorent peu à peu leur accessibilité aux personnes en déficience sensorielle. Selon le premier contrôle du Conseil supérieur de l‘audiovisuel (CSA), publié mercredi, la progression globale est « encourageante, notamment en matière de sous-titrage adapté et d‘interprétation en langue des signes ».
Depuis le 1er janvier 2019, un règlement du CSA contraint les éditeurs à améliorer l‘accessibilité de leurs programmes. Une période de transition de cinq ans a été observée tandis que des quotas de diffusion intermédiaires ont été mis en place dès 2021. En 2023, l‘ensemble des médias a été contrôlé, à l‘exception de RTL Belgium, qui bénéficie d‘un délai jusqu‘en 2026.
La RTBF se distingue par son accessibilité, ses services respectant leurs obligations tant en termes de sous-titrage et d‘interprétation en langue des signes, qu‘en audiodescription. Ainsi, La Une et Tipik totalisaient quelque 98% de leurs contenus sous-titrés et interprétés, dépassant leur quota imposé de 95%. La Trois dépasse également son objectif (35%), avec 45% de contenus accessibles. Le CSA salue aussi qu‘une partie des programmes de la chaîne publique diffusés en direct sont rendus accessibles (16% sur La Une, 12% sur Tipik).
Pour les médias privés, AB3 a atteint son quota imposé (75%) pour le sous-titrage et la langue des signes, tandis que les médias de proximité l‘ont dépassé (55% de contenus accessibles, pour un quota de 35%).
Les chaînes privées linéaires (ABXplore, Dobbit, LN24, Canal Z) sont, elles, soumises à une obligation de moyens, leur audience moyenne annuelle étant inférieure à 2,5%. Elles n‘atteignent pas le seuil minimal en termes de sous-titrage et d‘interprétation, invoquant « des difficultés structurelles et des investissements lourds à consentir ».
Du côté des services non linéaires, seul Auvio a dépassé ses objectifs. Les autres éditeurs, à la traîne, mettent en exergue « les coûts et le volume de programmes concernés, constituant des freins significatifs », expose le CSA.
Le bilan est plus maigre concernant les services d‘audiodescription : seule la RTBF respecte pleinement ses obligations. Le CSA relève cependant les efforts des éditeurs, avec une progression de plus de 400% de la durée des programmes audiodécrits chez AB3, de 800% chez ABXplore, et de 80% chez BeTV.
Le régulateur souligne également que les éditeurs non linéaires « pointent des quotas trop ambitieux au vu du grand nombre d’œuvres présent dans leur catalogue et des coûts environ dix fois supérieurs à ceux du sous-titrage ».
Le CSA envisage ainsi d‘ajuster les quotas qui leur sont applicables et de reconnaitre l‘interprétation en langue des signes comme complémentaire au sous-titrage. Le Conseil propose aussi d’élargir les types de contenus pouvant être audiodécrits.
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