Sophie Garel : «C’est comme si je rentrais dans la maison de mon enfance» (interview)

Sophie Garel : «C'est comme si je rentrais dans la maison de mon enfance» (interview)
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Mémène dans la même case que son acolyte Georges Beller ! » Le duo d’«Atoukado» sur RTL se reforme pour le meilleur et pour le rire dans «L’Académie des 9», ce samedi 26 décembre à 21 heures sur La Une.

 

Retrouver les cases de «L’Académie des 9», qu’est-ce que ça vous fait ?

C’est très émouvant. D’abord, je retrouve Georges Beller, et j’avais besoin pour reprendre cette émission avec la même émotion et la même joie, de retrouver un partenaire que j’ai eu il y a 30 ans. C’est aussi rajeunissant et rafraîchissant. Si j’avais eu que des gens «nouveaux» ou des jeunes que je ne connais pas (et qui ne me connaissent pas), j’aurais perdu mes repères. Mais, là, avec Georges, c’est comme si je rentrais dans la maison de mon enfance… C’est un cadeau !

Ça vous a surpris que la RTBF vous appelle ?

Non, même en France, on ressort parfois des dinosaures dans des émissions, surtout quand le concept est ancien. Ce qui m’a surpris, c’est que je dise «oui». J’avais de moins en moins envie de faire de la télévision, parce que j’ai un peu tout dit. Dans les conditions dans lesquelles ça se passe, pour la Belgique, avec Georges, et cette ambiance festive et joyeuse de la version de la RTBF, ça me plaisait assez.

Le public belge vous aime beaucoup…

J’adore la Belgique. C’était une condition première pour que je dise «oui». Les Belges sont courtois, fidèles et ont une bonne mémoire. J’ai des amis qui vivent en Belgique, à chaque fois que je viens chez vous pour les voir, je m’aperçois que le public se souvient de moi. C’est très touchant. Mais en plus, ils le font avec délicatesse. Ils ne sont jamais agressifs.

30 ans plus tard, votre humour et votre répartie font toujours autant rire. C’est une marque de fabrique ?

Je ne sais pas si j’ai une marque de fabrique. (Rires) Je pars dans tous les sens. Je ne joue pas, je réagis. C’est vrai que j’ai beaucoup de répartie. Mais, c’est dans ma nature. Dans la vie, je suis comme ça. J’essaie d’abord de porter les choses en dérision pour que ça fasse moins mal à l’arrivée. Ensuite, j’observe et j’écoute beaucoup. Les autres m’enrichissent, et à partir de là, j’ai des petits saillies verbales…

Que pensez-vous de la nouvelle génération d’humoristes ?

Je les trouve admirables parce que c’est un métier difficile. Faire rire est beaucoup plus difficile que de faire pleurer. Ils sont nombreux, avec en plus des apports belges et canadiens qui sont eux aussi épatants. Personnellement, je ne me mets pas dans la cour des humoristes. On a exploité ma nature, mais je n’ai jamais travaillé, ni écrit un spectacle. Je n’ai jamais fait un numéro d’acteur. C’est juste mon verbe qui était parfois un peu drôle.

Vous auriez aimé faire le métier d’humoriste ?

À 10-12 ans, je voulais être comédienne. Après, la télévision s’est installée dans mon pays, et on est venu chercher au Conservatoire des personnes qui n’était pas trop «vilaines». En Algérie, j’ai l’âge de la télévision, et j’en ai fait malgré moi puisque ce média n’existait pas quand j’étais enfant. Et quand on m’a proposé de faire du théâtre, c’était «trop tard». J’avais la sensation que je ne pouvais pas dire le texte d’un autre. J’ai déjà du mal de dire deux fois la même chose. Ici, vous êtes le deuxième journaliste qui m’interroge, et je ne sais déjà plus quoi raconter… Monsieur Molière se serait retourné dans sa tombe avec moi !

Vous avez des projets ?

Rentrer à la maison… faire une vaisselle… Voir mes petits-enfants ce week-end… De temps en temps, je fais un peu de radio avec mon camarade Laurent Ruquier qui est quelqu’un de très fidèle. Ou alors des émissions comme celle-ci. J’ai besoin d’affection et d’amour pour travailler. C’est la personne avec qui je travaille qui me donne du talent. C’est pour ça que j’ai souvent été avec des grandes pointures. Et j’en étais très fière.

Entretien : Pierre Bertinchamps

Lisez aussi l’interview de son comparse Georges Beller

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