Sonia Rolland : «Le monde est fou !»

«Nous incarnons le premier duo de femmes flics à la télé française», affirme Sonia Rolland (avec Béatrice de La Boulaye) © France 2/Federation Entertainment/Matthieu Guitteaud

Ce vendredi à 21h10, l’actrice de 41 ans reprend son rôle de commandante de police à la Martinique, confrontée pour la saison 3 aux «Tropiques criminels»…

Lancée en 2019, la série policière de France 2 cumule d’excellentes audiences face à des mastodontes comme «Koh-Lanta» ou «Mask Singer» (TF1). Son héroïne explique les raisons de ce succès.

Selon vous, pourquoi le public a-t-il adhéré à cette série ?

D’abord parce que ça se passe sous les tropiques. Les images de la Martinique amènent du soleil alors que l’automne arrive. Ça réchauffe, ça fait du bien. Ensuite, c’est le premier duo de femmes flics à la télé française. Et ça marche. Mon personnage, Mélissa Sainte-Rose, est carré, posé. Et, face à elle, Gaëlle Crivelli, incarnée par Béatrice de La Boulaye, que les gens adorent parce qu’elle ose tout. Ce sont des femmes bien dans leur époque, qui assument leurs imperfections. On dit parfois que c’est une série féministe, je ne crois pas. Elle représente simplement les femmes telles qu’elles sont aujourd’hui.

Il y a aussi beaucoup d’humour…

Le ton de la série est très important. Les gens ont besoin de légèreté, particulièrement en ce moment. On fait donc de l’humour, mais ce n’est jamais moqueur. D’autant qu’on n’hésite pas à aborder des sujets graves. À commencer par le racisme. L’humour permet d’aborder ces problématiques en les désamorçant. 

La question des races et de l’appropriation culturelle est très sensible en ce moment. L’avez-vous ressenti ?

Absolument, c’est effrayant ! Lorsque la série a été lancée, certains se sont opposés à ce que j’incarne une Martiniquaise alors que je ne le suis pas. C’est toute la question de l’appropriation culturelle. Quand on confie à Gérard Depardieu le rôle d’Alexandre Dumas – qui était métis -, je comprends que cela puisse crisper certains. Mais que je ne puisse pas jouer une Afro des Antilles parce que je suis née au Rwanda… Le monde est fou ! À ce rythme-là, je devrais arrêter de me lisser les cheveux et de porter des vêtements à l’occidentale… J’espère que tout cela n’est qu’un épiphénomène. Il faut se battre pour créer plus d’universalité. Et qu’un jour ces questions n’aient plus lieu d’être.

L’héroïne de «Tropiques criminels» vit-elle sous les tropiques ?

Quatre mois par an, pour les tournages. Le rythme est tellement intense qu’on ne peut pas se permettre de faire des allers-retours. Mes filles me rejoignent pendant les vacances. Elles ont aujourd’hui 15 et 11 ans, et ça me paraissait compliqué de les déscolariser.

Ce rôle implique donc des sacrifices pour la maman que vous êtes…

Des sacrifices professionnels aussi. Quand on est quatre mois par an à l’autre bout du monde, on loupe inévitablement des projets. Mais je suis organisée et très bien entourée, ce qui me permet de gérer. En ce moment, je travaille à la réalisation de mon premier long métrage : «Un destin». L’histoire d’une jeune fille que rien ne prédestinait à devenir Miss France…

Dans cette troisième saison, on découvre un nouveau personnage. Kevin (Marin Judas-Bouissou), de vingt ans votre cadet et follement amoureux de vous…

Mélissa se laissera-t-elle tenter par l’aventure ? Je pense que cela va parler à toutes les quadras célibataires qui se posent pas mal de questions sur leur vie, entre leur job et leurs enfants.

Qui seront les guests de cette nouvelle saison ?

Francis Perrin dans le premier épisode. Puis Armelle Deutsch en bonne sœur. Et Guillaume de Tonquédec.

D’autres saisons sont-elles en préparation ?

Nous venons de tourner la quatrième, et la cinquième est déjà programmée…

Cet article est paru dans le Télépro du 22/9/2022

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