Sonia Rolland : «Aujourd’hui, on n’ose plus s’exprimer !»

Un tandem de choc sous le soleil de la Martinique dans la saison 2 de «Tropiques criminels» © France 2/Matthieu Guitteaud/FTV
Nicole Real Journaliste

Sous le soleil éclatant du ciel martiniquais, le duo explosif de «Tropiques criminels» revient pour mener l’enquête tambour battant chaque vendredi dès 21h05 sur France 2.

En Martinique, deux femmes flics (Sonia Rolland, 40 ans et Béatrice de La Boulaye, 39 ans) aux personnalités diamétralement opposées sont contraintes à enquêter ensemble. Rencontre avec la commandante Mélissa Sainte-Rose (Sonia Rolland).

Comment a évolué Mélissa Sainte-Rose, votre personnage ?

Dans la première saison, diffusée à la fin de 2019, Mélissa devait trouver ses marques pour former un duo avec une capitaine qui lui a laissé entendre qu’elle n’était pas la bienvenue. Mais elles ont appris à se connaître et à s’apprécier. Néanmoins, l’absence de Gaëlle Crivelli (Béatrice de La Boulaye), qui a pris le large pendant six mois pour cause de burn-out, a donné l’occasion à Mélissa d’explorer son environnement et de s’imposer au sein de son équipe. Gaëlle revient bien déterminée à reprendre sa place en continuant à bousculer l’ordre moral. Bizarrement, face à elle, Mélissa fait preuve d’une impertinence surprenante.

Cette super enquêtrice a-t-elle des failles ?

Mélissa est compétente. En revanche, sa vie personnelle est un fiasco. Comme moi, son talon d’Achille, sa grande fragilité, sont ses enfants. Face à ses deux ados, intelligents mais un peu retors, elle est larguée. En tant que comédienne, ce personnage me permettait d’exprimer toute une gamme de sensations et d’émotions.

Dans cette nouvelle saison, avez-vous proposé des idées aux auteurs ?

La société actuelle est devenue si bien-pensante qu’on n’ose plus exprimer ses opinions. Béa et moi avons suggéré des dialogues un peu plus décomplexés, pour ne pas dire irrévérencieux, sur des problématiques sociétales comme l’avortement. Je jalouse, parfois, le franc-parler et le côté rebelle du personnage de Béa. Aujourd’hui, on a n’a plus le droit d’aborder des sujets délicats sur un ton léger. Or rire de certains problèmes ne peut que faire du bien.

Que pensez-vous des personnages de la série ?

Elle met la diversité en avant avec une distribution très large de rôles gratifiants. À travers ce duo atypique composé d’une femme originaire de la Martinique, mais qui débarque de métropole, et d’une Blanche qui parle le créole, on bouscule l’image habituelle du métissage, tout en abordant la culture martiniquaise de façon très détendue.

Comment s’est déroulé le tournage ?

Nous avons respecté les mesures sanitaires, mais la météo tropicale a été notre plus grande contrainte. Danser sur la plage le vendredi soir, comme nous le faisions durant la première saison, nous a manqué. Surtout Béa qui, contrairement à moi qui apprécie la solitude et le calme, adore être entourée. Mais cette situation nous a permis de nouer une amitié sincère.

Pourquoi avez-vous accepté de figurer dans le jury de Miss France 2021 ?

Cette année marquait les 20 ans de mon élection et les 100 ans du concours Miss France. Mais désormais, même si j’ai été fière d’avoir porté l’écharpe de Miss France, mon métier c’est comédienne.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 11/02/2021

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