Soda : «En revenant à Bruxelles, j’ai l’impression d’avoir rajeuni de 25 ans !»

Soda : «En revenant à Bruxelles, j’ai l’impression d’avoir rajeuni de 25 ans !»
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

L’ex-animatrice de la RTBF est sur scène au Théâtre de la Toison d’Or, à Bruxelles. Son passage en Belgique et sur les planches, «Faut qu’on en parle» !

En juin 1995, Soda coupe une dernière fois son micro sur La Prem1ère, et quitte la vie bruxelloise pour suivre son mari à Londres. Une page de notre radio se tourne. Quand sa voix si caractéristique nous manque de trop, la Liégeoise revient de temps en temps pour des souvenirs ertébéens ou plus récemment sur les planches à l’invitation de ses copines : Laurence Bibot et Nathalie Uffner. Jusque fin mai, Marie Deshormes (de son vrai nom) joue un rôle sur mesure, écrit par l’auteur des «Belles personnes», Sébastien Ministru. «Je pense qu’il a créé le personnage en pensant à moi. C’est très flatteur !», sourit Soda.

Vous vous connaissiez ?

On avait joué ensemble dans «Rire Please» (en 2015, NDLR). C’est très agréable quand quelqu’un vous dit «on a pensé à toi pour ce rôle», et que vous n’êtes pas la quatrième à qui on le propose. En le lisant, j’ai remarqué que c’était écrit pour moi. C’était difficile de résister.

En quoi consiste votre rôle ?

Je suis Elisabeth, une femme en total déni d’un mari alcoolique, et qui passe sa vie à faire semblant que tout va bien. Alors, que ce n’est pas du tout le cas. C’est une femme très vive, joyeuse et gaie qui en rajoute toujours un peu pour combler des manques en donnant une apparence de légèreté et de frivolité…

C’est tout ça qui vous ressemble ?

Attention à ce que vous écrivez ! Mon mari pourrait vous retrouver… (rires) Sébastien Ministru a écrit ce rôle en pensant que je POURRAIS l’interpréter. J’ai aussi une personnalité assez extravertie dans la vie. C’est cette partie-là qui ne lui a pas échappée. J’ai une grosse voix et un rire assez sonore qui se prête bien. Et j’ai l’âge du rôle.

 

Les Belles personnes, avec Laurence Bibot, Emmanuel Dell’Erba, Antoine Guillaume, Aurelio Mergola, Pierre Poucet et Soda, au TTO (Bruxelles), jusqu’au 31 mai 2019.

Entretien : Pierre Bertinchamps

 

Vous écoutez quoi ?

Les radios anglaises comme BBC Radio 4, ou des services d’actualités internationales. J’écoute aussi France Inter, Europe 1 ou RTL. Et j’ai découvert un truc formidable : le poadcast. J’en emmène partout avec moi, j’en ai une soixantaine sur mon téléphone. Je vais aussi vers les stations américaines. C’est quelque chose qui m’intéresse. Ça me trotte dans la tête, et j’adorerais en faire si on me le propose.

La RTBF ne vous a jamais fait des (r)appels du pied ?

De temps en temps, j’ai retrempé une corde vocale, mais c’est difficile d’organiser quelque-chose quand vous n’êtes plus du tout présent à Bruxelles. Ce qui aurait eu du sens, ce serait un programme culturel sur l’échange entre Londres et la Belgique. Mais je ne recherchais rien non plus. Et maintenant, ma vie est là-bas, même si mon cœur est en Belgique.

Vous avez encore un œil sur ce qu’il se passe à la RTBF ?

Je ne suis pas de près les restructurations de la RTBF, ni l’évolution de La Prem1ère. Je suis partie à un moment où tout allait très bien pour moi, donc sans remords. J’y ai gardé des amis. Aujourd’hui, en revenant quelques mois à Bruxelles, j’ai l’impression d’avoir rajeuni de 25 ans. Je suis sur scène tous les soirs, je fais rire, et je rencontre du public. C’est super.

La télé vous manque ?

Pas du tout. La RTBF continue à diffuser régulièrement «Le Jeu des dictionnaires», et à chaque fois, je reçois des mails de connaissances qui m’en parlent.

Votre mari en pense quoi de cette parenthèse bruxelloise ?

Il est très enthousiaste. Moi, je suis dans le divertissement, et lui, c’est le buisness. C’est un équilibre qui fonctionne très bien. Il m’a encouragé à le faire.

Il y a d’autres projets en Belgique ?

Non, pas vraiment. Si j’avais un projet, ce ne serait plus vers les médias directement. J’utiliserais mes qualités de communication pour des entreprises humanitaires. Je le fais déjà un peu en Angleterre. Travailler sur du concret, moins dans le divertissement. En vieillissant, on change d’avis ! (rires)

 

Les Belles personnes, avec Laurence Bibot, Emmanuel Dell’Erba, Antoine Guillaume, Aurelio Mergola, Pierre Poucet et Soda, au TTO (Bruxelles), jusqu’au 31 mai 2019.

Entretien : Pierre Bertinchamps

 

La comédie, c’est une facette qu’on connait moins de vous…

Peu de gens le savent, mais c’est ma formation. J’ai fait le Conservatoire de Bruxelles. A ce moment-là, je faisais déjà de la radio libre, et cette formation de comédienne m’a servie dans ma vie à la radio, comme animatrice. Je ne dirais pas que je n’ai pas eu de proposition dans ce domaine-là (Soda faisait partie de la Ligue d’impro, NDLR), mais la radio a démarré très fort et très vite. Je me suis concentrée là-dessus.

Il n’y a pas eu de regrets ?

Jamais. La radio a toujours été ma priorité, et par rapport aussi à la télévision ou n’importe quoi d’autre. C’était la radio avant tout. Je suis une vraie fan pure et dure de radio. Et encore aujourd’hui. J’ai fait du théâtre de manière sporadique, notamment avec Marc Moulin («Les Aventures du Docteur Martin», NDLR), et j’ai joué au Rideau du Bruxelles. C’était une gourmandise que je m’accordais plutôt qu’une envie d’y faire carrière.

Même pas des fictions ?

On ne me l’a jamais proposé, et je n’ai jamais été sur cette voie-là non plus. Avoir un rôle dans une série belge m’aurait amusé, mais ça ne s’est pas présenté.

Ici, il y a un «effet Soda» dans les réservations ?

Je ne crois pas. Je suis réaliste, ça fait 20 ans que j’ai quitté le paysage. Il y a toute une génération qui ne me connait pas. Bien sûr, les personnes de mon âge se souviennent, mais ceux qui ont 20 ou 30 ans, ils ne savent même pas qui je suis. Il y a une partie du public qui est content de savoir ce que je deviens, et de voir que je tiens toujours debout ! (rires) Ce qui est sympa, c’est que ceux qui se souviennent de moi n’ont pas du tout la mémoire courte. Ils n’ont rien oublié, ni la radio, ni «Le Jeu des dico», ni la Coupe du monde…

Vous vous partagez entre Bruxelles et Londres ?

Je suis ici pour 4 mois, avec quelques allers-retours. Je ne suis pas partie fâchée non plus. J’ai gardé mes amis en Belgique, mais j’ai construit une autre vie à Londres où je n’étais plus animatrice, mais juste Marie, une maman avec deux jeunes enfants…

Vous n’avez jamais eu envie de faire de la radio à Londres ?

Non. Quand je suis arrivée, je ne parlais pas suffisamment  l’anglais, et mon départ pour Londres a coïncidé avec une envie de faire autre chose. J’avais fait de la radio depuis mes 18 ans, non-stop.

Il y a eu un manque ?

Oui et non. J’étais prête pour autre chose, une nouvelle aventure. Je reconnais que la radio n’a pas quitté mon quotidien. Je l’écoute sans arrêt, il y a un poste dans chacune des pièce de la maison. Mes enfants et mon mari, ça les rend fous ! Je ne peux pas m’en passer.

 

Vous écoutez quoi ?

Les radios anglaises comme BBC Radio 4, ou des services d’actualités internationales. J’écoute aussi France Inter, Europe 1 ou RTL. Et j’ai découvert un truc formidable : le poadcast. J’en emmène partout avec moi, j’en ai une soixantaine sur mon téléphone. Je vais aussi vers les stations américaines. C’est quelque chose qui m’intéresse. Ça me trotte dans la tête, et j’adorerais en faire si on me le propose.

La RTBF ne vous a jamais fait des (r)appels du pied ?

De temps en temps, j’ai retrempé une corde vocale, mais c’est difficile d’organiser quelque-chose quand vous n’êtes plus du tout présent à Bruxelles. Ce qui aurait eu du sens, ce serait un programme culturel sur l’échange entre Londres et la Belgique. Mais je ne recherchais rien non plus. Et maintenant, ma vie est là-bas, même si mon cœur est en Belgique.

Vous avez encore un œil sur ce qu’il se passe à la RTBF ?

Je ne suis pas de près les restructurations de la RTBF, ni l’évolution de La Prem1ère. Je suis partie à un moment où tout allait très bien pour moi, donc sans remords. J’y ai gardé des amis. Aujourd’hui, en revenant quelques mois à Bruxelles, j’ai l’impression d’avoir rajeuni de 25 ans. Je suis sur scène tous les soirs, je fais rire, et je rencontre du public. C’est super.

La télé vous manque ?

Pas du tout. La RTBF continue à diffuser régulièrement «Le Jeu des dictionnaires», et à chaque fois, je reçois des mails de connaissances qui m’en parlent.

Votre mari en pense quoi de cette parenthèse bruxelloise ?

Il est très enthousiaste. Moi, je suis dans le divertissement, et lui, c’est le buisness. C’est un équilibre qui fonctionne très bien. Il m’a encouragé à le faire.

Il y a d’autres projets en Belgique ?

Non, pas vraiment. Si j’avais un projet, ce ne serait plus vers les médias directement. J’utiliserais mes qualités de communication pour des entreprises humanitaires. Je le fais déjà un peu en Angleterre. Travailler sur du concret, moins dans le divertissement. En vieillissant, on change d’avis ! (rires)

 

Les Belles personnes, avec Laurence Bibot, Emmanuel Dell’Erba, Antoine Guillaume, Aurelio Mergola, Pierre Poucet et Soda, au TTO (Bruxelles), jusqu’au 31 mai 2019.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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