Socrate, condamné à mort en démocratie
En -399, Socrate est accusé de corrompre la jeunesse, est jugé à Athènes et condamné à mort. Ce dimanche à 16h30 sur Arte, «Quand l’histoire fait dates» revient sur le triste sort du mythique philosophe.
Il n’a laissé aucun écrit. Pourtant, près de 2.500 ans après sa mort, Socrate est considéré comme l’un des plus grands philosophes de l’Histoire. Comment «le meilleur et aussi le plus sensé et le plus juste» des hommes de son temps (selon les mots de son disciple Platon dans «Phédon») a-t-il pu être condamné à mort à Athènes, ville démocratique par excellence, à l’issue du plus célèbre procès de l’Antiquité ? C’est la question que se pose Patrick Boucheron dans le magazine «Quand l’histoire fait dates» (dimanche à 16.30, sur Arte). Né en -470 à Athènes, où règne déjà la démocratie, Socrate est le fils d’un sculpteur et d’une sage-femme. Comme tous les petits Athéniens, il apprend la poésie, la musique et la gymnastique, avant de suivre les cours de différents sophistes. «Socrate a 20 ans quand débutent les grands travaux sur l’Acropole, 30 ans quand Périclès se fait régulièrement élire stratège, et 40 ans quand débute la guerre du Péloponnèse : il accompagne donc toute l’histoire athénienne du V
Personnage atypique
Lors des différentes batailles auxquelles il prend part en tant que hoplite (fantassin), Socrate se distingue par son courage et sa résistance physique. Mais celui que la Pythie de Delphes a qualifié de «plus sage de tous les hommes d’exception» acquiert surtout sa notoriété grâce à sa pensée. «Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce qu’ils ne savent pas», dit le philosophe qui pratique la «maïeutique», soit l’art de faire accoucher les idées. Il vit misérablement, déambule dans les rues de la cité et prodigue son enseignement aux jeunes Athéniens, fascinés par ce personnage atypique. Il refuse de se faire rétribuer pour ses leçons et invite à se détourner des richesses. Son mode de vie et son discours anticonformiste lui valent beaucoup d’ennemis. Alors qu’Athènes se relève d’une lourde défaite militaire contre Sparte – défaite alors attribuée à la perte des valeurs traditionnelles -, le philosophe devient un bouc-émissaire. En -399, il se voit accusé devant l’Héliée, le tribunal du peuple, par trois citoyens, de ne pas reconnaître les dieux de la cité, d’en introduire de nouveaux et de corrompre la jeunesse.
Extrait d’un article paru dans Télépro du 01/10/2020
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