Shaun, un mouton muet à l’humour mondial
Aussi facétieux que malicieux, affublé de congénères hauts en couleur, cet ovin nous entraîne dans ses aventures burlesques sur France 4, ce samedi à 21h15.
Shaun vit sa vie paisible de mouton au sein de sa ferme. Mais lorsque l’une de ses blagues entraîne accidentellement son fermier jusqu’à la Grande Ville, Shaun, le chien de berger Bitzer et le reste du troupeau se retrouvent embarqués dans une aventure inattendue au cœur de la cité. Tel est le pitch du film «Shaun le mouton». Pour savoir comment cet ovin est devenu une star planétaire, c’est par ici !
Débuts rasoirs
C’est en 1995, dans le court métrage «Rasé de près» – épisode 3 d’une série d’animation mettant en scène les célèbres Wallace et Gromit – que Shaun le mouton apparaît pour la première fois sur les écrans de télé. Le nouveau venu parvient à s’échapper d’un camion et atterrit chez notre duo de héros. Wallace envoie malencontreusement Shaun dans un rasoir automatique qui tricote aussitôt un pull avec la laine du mouton.
Ami des Spice Girls
Le malicieux ovin aux grands yeux séduit instantanément les spectateurs. Ce film court, issu des studios britanniques Aardman, sera même récompensé d’un Oscar. «Quand « Rasé de près » est sorti, tout à coup Shaun était partout et tous les produits dérivés sont apparus», raconte Nick Park, cinéaste, scénariste et animateur d’Aardman. «C’était à l’époque du succès des Spice Girls, et Baby Spice (ndlr : Emma Bunton, l’une des membres du girl band) a été photographiée avec un sac à dos Shaun le mouton et les ventes ont explosé. Ça a fait décoller Shaun.»
Du petit au grand écran
À partir de 2007, Shaun devient le héros de sa propre série d’animation : 150 épisodes sont tournés qui s’exportent dans le monde entier. En 2015, la coqueluche intègre l’univers du 7e art avec le long métrage «Shaun le mouton, le film». Un passage réussi. L’œuvre est un succès critique nommé aux oscars, mais aussi public : il va générer 107 millions de dollars de recettes au box-office mondial. En 2019, ce premier opus connaît une suite, «Shaun le mouton : La Ferme contre-attaque», qui obtient les mêmes faveurs.
Ovni ovin de l’animation
Comme pour Wallace et Gromit, Shaun apparaît toujours dans un style artisanal, c’est la marque de fabrique des studios Aardman. Les personnages sont constitués en pâte à modeler ou en papier mâché, c’est ce que l’on appelle l’animation en volume. Les créateurs les font ensuite évoluer dans un décor 3D et le tout est monté image par image, autrement dit en «stop motion». Une technique qui a pris le contrepied de studio comme Pixar, notamment, qui utilise uniquement des images de synthèse.
1 seconde en 1 jour
Leur parti pris nécessite un travail colossal. «Pour sortir un film comme « Shaun le mouton », il faut au minimum plusieurs années de « préparation du film » et environ 18 mois à deux ans de technique pure», assure Jean-Jacques Launier, commissaire de l’expo «Aardman, l’art qui prend forme», au micro d’Europe 1. «L’équipe du film travaille en effet seconde par seconde, en animant le corps et le visage des figurines. Il faut compter une journée entière pour obtenir… une seule seconde de film, soit 24 images !»
Superstar au Japon
Qu’il s’agisse de la série ou des longs métrages, le petit mouton et ses comparses n’ont pas une seule ligne de texte, seuls des onomatopées ou des borborygmes ponctuent les aventures de Shaun. Ce qui lui assure un succès international ! D’ailleurs, c’est au Pays du Soleil levant que Shaun remporte le plus grand succès. Pas moins de cinquante entreprises fabriquent exclusivement des produits dérivés à l’effigie du mouton. À Tokyo, une expo itinérante a accueilli 30.000 visiteurs en l’espace de cinq jours !
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 22/4/2021
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