Selon Maïtena Biraben («Le Grand journal»), le FN tient un «discours de vérité»… (vidéo)

Selon Maïtena Biraben («Le Grand journal»), le FN tient un «discours de vérité»... (vidéo)

Aux commandes du vaisseau amiral de Canal+ depuis le début de la saison, Maïtena Biraben a affirmé jeudi soir que «les Français se reconnaissent dans le discours de vérité tenu par le Front national»…

Jeudi, «Le Grand journal», dont la nouvelle mouture peine à rassembler, se centrait autour d’un thème : le politiquement correct.

Alors qu’elle s’entretenait avec l’avocat Eric Dupond-Moretti, la nouvelle présentatrice a commencé par le citer : «Le politiquement correct a bouffé notre société, qui est devenue puritaine, hygiéniste et moralisatrice. Tout est désormais réglementé, normé, contrôlé, stigmatisé, puni».

Enchaînant sur la crise des migrants syriens, Maïtena Biraben a ensuite affirmé : «Vous savez que les propos de la vérité sont souvent tenus et incarnés par le Front national aujourd’hui, rarement par le Parti socialiste, très rarement par les partis classiques. C’est quelque chose qui vous pose problème ou que vous entendez et qu’à la fin des fins vous comprenez ?»

Faire du buzz et remonter les audiences ?

À deux reprises, la présentatrice a répété que le FN tenait un «discours de vérité»… sans jamais développer ni préciser sa pensée. Dérapage, maladresse ou stratégie consciente ? Difficile à dire.

«Pour certains, ce dérapage était préparé dans le but de “faire du buzz” et remonter les audiences “catastrophiques” de l’émission ; certains, “au bord de la bollobsession”, allant jusqu’à y voir un potentiel effet de la reprise de la chaîne par Vincent Bolloré», rapporte LeMonde.fr.

Une autre hypothèse est soulevée par le site. Ces propos serviraient un but : redorer les relations entre Canal+ et le FN, parti politique très souvent écorné par la chaîne, en particulier par Yann Barthès et son équipe.

Philippe Gildas : «Il faut qu’elle apprenne»

L’ancien présentateur de «Nulle Part Ailleurs», Philippe Gildas, estime quant à lui que la «connerie» de l’animatrice n’était pas préméditée, mais due à un manque d’expérience. En résumé, le journalisme politique ne s’improvise pas.

Prononcés à une heure de grande écoute, les propos maladroitement tenus par Maïtena Biraben sont un pas de plus dans la légitimation et la banalisation des idées du Front national.

Quoi qu’il en soit, cet épisode a le mérite de poser une question : ne serait-il pas temps pour «LGJ» de s’adjoindre les services d’un(e) journaliste politique digne de ce nom ?

Sébastien Varveris

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