Sébastien Delcampe : «Je suis un esthète»

Sébastien Delcampe © DR
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Ce collectionneur s’est fait connaître lors d’un prime d’«Affaire conclue» sur les objets du XXe siècle. Il avait déboursé 24.000 € pour une robe d’Édith Piaf !

C’est du Roeulx (Hainaut) que vient le nouvel acheteur belge d’«Affaire conclue», Sébastien Delcampe. Collectionneur depuis l’enfance, il a ouvert un site de vente où il se met en scène dans des séquences vidéo. «Mon équipe les trouvait si chouettes qu’ils m’ont lancé le défi de postuler à la télé, à ’Affaire conclue’», explique-t-il. «Et comme j’aime les challenges…»

Qu’est-ce qui vous intéresse comme objet ?

Au départ, je collectionnais des timbres, cartes postales, pièces de monnaie… Ce type d’objet-là. Mon activité actuelle est un site créé il y a vingt-deux ans, et qui m’a permis de fréquenter le monde des arts et des antiquités. C’est là que j’ai commencé à m’ouvrir à d’autres choses. Je collectionne des statues bouddhistes qui ont 2.000 ans, et j’adore la période Art nouveau. Je fonctionne au coup de cœur aussi, comme pour les objets liés à des personnalités de la musique et de la chanson.

C’est très éclectique…

Je suis un esthète. J’aime beaucoup de choses et quand c’est vraiment beau, ça m’attire. J’ai tout de même une limite : les choses trop volumineuses, car j’entrepose tout chez moi. Je ne suis pas antiquaire, je n’ai pas de show-room ni d’entrepôt.

Pour un collectionneur, vendre un objet, est-ce un déchirement ?

Il y a des objets «coup de cœur» que j’ai envie de garder, mais je collectionne depuis mes 8 ans et je ne m’attache plus à la possession des choses. J’ai la chance de vivre de cette passion, je baigne dedans tous les jours. Je peux faire défiler les objets : ils passent dans ma collection, je les expose un peu à la maison, puis je les laisse partir pour rendre quelqu’un d’autre heureux. D’autres objets suivront. Ainsi, j’aurai eu dans ma vie plus de contacts avec des objets que si je conservais tout.

«Affaire conclue» est un gage de qualité en matière de vente d’objets ?

Pour un antiquaire, l’émission n’est pas toujours réaliste car on paie les objets parfois un peu trop cher. On découvre l’objet sur le plateau et ce n’est pas facile de faire une estimation sur le champ. D’un autre côté, nous montrons au grand public l’intérêt de ces objets. En vue, qui sait, d’en acquérir à bon prix. «Affaire conclue» rend les choses plus accessibles. C’est positif pour le milieu. Une boutique d’antiquaire, ce n’est pas un magasin poussiéreux…

Qu’est-ce qui est plus facile : la télé ou les capsules sur Internet ?

La télé ! Je peux y être spontané, réagir à ce que je vois ou à ce qu’il se passe. Une journée de tournage, c’est 20 à 25 objets qui défilent, et on est parfois surpris. Pour une capsule sur YouTube, j’ai un prompteur et j’ai un timing à respecter, ça doit être tip-top. Alors que dans l’émission, les petites imperfections des uns et des autres, c’est ce qui fait le charme.

Cet article est paru dans le Télépro du 23/3/2023

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