Sara Mortensen «J’aime être sans filtre»
L’actrice se dit ravie du succès d’«Astrid et Raphaëlle» qui devient, jeudi à 20h35 sur La Une, une série à part entière.
Bien connue des téléspectateurs qui ont repéré son joli minois dans «Plus belle la vie», «Chefs» ou «On va s’aimer un peu, beaucoup», l’actrice franco-norvégienne Sara Mortensen (40 ans) campe désormais Astrid Nielsen, documentaliste autiste qui aide le commandant Raphaëlle Coste (Lola Dewaere) dans ses enquêtes policières.
Interpréter une autiste est-il un challenge pour une actrice ?
Astrid ne bouge pas et ne pense pas comme moi. Je me concentre donc au maximum afin d’être la plus crédible possible. Je me focalise plus sur l’écoute, sur les mains ou les pieds des autres, puisque je ne peux pas les regarder. Cela amène beaucoup à mon jeu, je suis bien plus dans la sensation. Et, comme Astrid, je peux alors être amenée à me tromper au sujet d’une personne. Ce qui enrichit la scène !
Connaissiez-vous le monde de l’autisme avant cette série ?
Oui, mais très mal. Petite, j’accompagnais mon père qui travaillait à l’Atelier des enfants du Centre Pompidou à Paris. Il y recevait notamment de jeunes autistes. Je jouais avec eux, sans avoir peur. Puis, j’ai étudié le sujet plus amplement pour mon rôle afin de ne pas blesser, trahir ou caricaturer l’autisme.
Y a-t-il des capacités autistiques que vous aimeriez avoir ?
Ah, oui ! Savoir tout mémoriser, apprendre dix langues ou enchaîner de difficiles mélodies au piano. C’est extraordinaire ! Puis, contrairement aux neurotypiques (personnes non-autistes, ndlr), les autistes vont à l’essentiel, ne s’embarrassent pas de conversations futiles. Ils doivent donc constamment s’adapter à notre monde en regardant les gens dans les yeux, en ayant la patience de parler de sujets qui ne les passionnent pas. Je leur tire mon chapeau ! Quel effort !
Comme dit Josef Schovanec (philosophe et écrivain autiste), «c’est le cirque social» !
Exact. Et même moi, en tant que neurotypique, je déteste le bal des faux c… et toutes les hypocrisies. J’aime être sans filtre, comme les autistes. Si quelqu’un me dit «T’as vu ma nouvelle cravate ?» et si celle-ci est hideuse, je lui réponds «Elle est moche !». Cette franchise m’apporte beaucoup pour jouer Astrid.
Découvrez la suite de cette interview dans le magazine Télépro paru le 5/3/2020
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