Salvatore Adamo : «C’est ma vie !»
À travers un documentaire fouillé, La Une rend ce vendredi soir un bel hommage au «jardinier de l’amour». Un œil dans le rétro qui a beaucoup ému Adamo, 77 ans !
«À la maison, je connais maintenant la place de tous les interrupteurs !», confie Adamo en boutade. Comme la plupart des artistes, il a postposé à 2022 sa tournée qui l’emmènera au Québec, Chili et Japon. «Cette année a été une grande frustration. Je n’ai pas revu mes enfants et petits-enfants qui vivent à Londres, Paris et Berlin. C’est dur. J’ai aussi beaucoup pensé aux gens confinés dans des deux-pièces…»
Vendredi à 20h50, La Une lui consacre un documentaire intitulé «Salvatore Adamo, quand je chante», dont certaines images d’archives l’ont bouleversé : son papa, ses petites sœurs, Brassens, Maurane (sa «nitescente»), la «spitante» Annie Cordy… Confidences.
Qu’avez-vous fait durant cette longue période ?
J’ai beaucoup écrit ! Je me suis fait plaisir pour mon prochain album. J’ai adapté les textes de 35 standards anglo-saxons qui ont compté pour moi, comme «Johnny and Mary» de Robert Palmer, «I Want You» de Bob Dylan… Par exemple, «Laisse mes mains sur tes hanches» s’inspire d’une rythmique de Peter and Gordon. Je veux faire découvrir la poésie de chansons qu’on croit connaître depuis toujours. Cette démarche ne m’est pas familière, car je n’ai jamais interprété que mes textes et musiques. Mais je me suis amusé ! À côté de cela, j’ai encore une soixantaine de nouvelles chansons à proposer à mon directeur artistique. Le choix va nous rendre fous !
Fait exceptionnel, votre épouse Nicole témoigne dans ce portrait qui vous est consacré…
Elle a été d’une grande tendresse et intelligence. Et elle a montré aussi son humour.
Elle évoque votre mariage en secret «pas romantique du tout». C’était la folie autour de vous !
J’ai eu peur d’un mariage à la Johnny et Sylvie. Notre démarche a été naïve. J’avais fait envoyer à la presse une photo de nous pour annoncer notre mariage, juste avant mon départ en tournée. Cela a dégénéré, la presse a pris mon geste comme une insulte.
Dès vos 18 ans, vous avez vécu à 100 à l’heure… Même à 150 !
Ce documentaire m’a rappelé de bons souvenirs.
On vous sent aussi parfois le cœur au bord des larmes. Ignoriez-vous ce que les réalisateurs allaient vous présenter ?
Oui ! Me retrouver face à des images oubliées et face à mes chers disparus, a été très difficile et j’ai parfois demandé d’arrêter le tournage. Parfois, on ne résiste pas à l’émotion. «Des jeunes plus sincères»
Vous découvrez aussi qu’une nouvelle génération vous rend hommage. Que pensez-vous de Noé Preszow qui reprend «C’est ma vie» ?
Il fait partie des artistes que j’aime. Il est sincère, chante pour l’amour de l’art et pas pour la gloriole. Je n’imaginais pas que Juicy puisse reprendre un titre méconnu comme «Oui la mer a bercé tant d’amour dans le creux de ses vagues le temps d’un été» ! Je n’ose pas prétendre que j’ai pu influencer d’autres artistes. Peut-être que les bons sentiments sont remis à l’honneur par une frange de la jeunesse face à un certain cynisme ?
On n’imagine pas non plus les milliers de bouquets de fleurs que vous avez reçus en une carrière !
Surtout au Japon, une tradition. Certains soirs, je me retrouvais avec 160 bouquets qui leur avaient coûté les yeux de la tête ! Il y a eu des pluies de roses sur scène. Dans le programme, je demandais au public de m’offrir une fleur et de verser le reste à l’Unicef. Cela a duré trois ans. Ensuite, le public a recommencé. Aux Pays-Bas, c’étaient des dahlias gros comme des choux qu’on me lançait. Je devais me baisser pour les éviter ! (Rire)
Cet article est paru dans le Télépro du 20/5/2021
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