«Ruines, les blessures de la guerre» : les symboles de la désolation

«Écoutez ce que disent les pierres, vous saurez les horreurs de la guerre...» © RTBF/Excelsior/L'équipe Roger Viollet

Diffusé ce samedi à 21h sur La Trois dans «Retour aux sources», ce documentaire 100 % archives est un voyage parmi les ruines laissées par les conflits à travers le temps et les régions.

Pendant la Première Guerre mondiale, la France est de loin le pays le plus touché par les destructions. Les vues des villes ruinées (Reims, Arras) et du patrimoine ravagé sont largement instrumentalisées par le gouvernement français pour dénoncer la «barbarie» allemande et accuser l’ennemi de chercher à détruire la «civilisation». Les ruines deviennent alors le symbole de la souffrance et des blessures des soldats sur le front.

Avec la généralisation du bombardement aérien, la Seconde Guerre mondiale s’accompagne d’un changement d’échelle dans la production des ruines. Durement frappé par les bombes alliées, le territoire allemand devient en 1945 le plus vaste champ de ruines d’Europe.

Après 1945, la guerre et les ruines s’éloignent du continent européen pour se fixer sur d’autres régions du globe, notamment au Proche-Orient. En Syrie, où une révolution éclate en 2011, les immenses destructions provoquées par les bombardements du régime de Bachar el-Assad ne sont pas un simple effet collatéral du conflit. Elles s’inscrivent au contraire dans une véritable stratégie : la stratégie de la ruine ! En anéantissant des villes entières, le régime syrien entend chasser une partie de son peuple jugée indésirable, tout en rendant les conditions d’un retour impossible.

Cet article est paru dans le Télépro du 4/11/2021

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