RTL-TVI reportera des projets de production en raison de la crise sanitaire

La chaîne de l'avenue Georgin trinque en raison de la crise du coronavirus © RTL-TVI

Pour faire face à l’impact économique de la crise sanitaire du coronavirus, RTL devra remettre certaines productions à plus tard, a indiqué son patron Philippe Delusinne vendredi, sans détailler lesquelles. Le CEO de RTL Belgium précise néanmoins qu’aucune concession sur les programmes d’information n’est prévue. Il annonçait mercredi à Sudpresse un recul de 50 à 70% des revenus publicitaires du groupe télévisuel en raison de la crise.

Les annonceurs ont brutalement arrêté leurs campagnes au début des mesures de confinement. « C’est un coup majeur pour un média privé comme le nôtre, qui vit de ses revenus publicitaires », souligne le patron de RTL.

« Le recul est sévère et marqué sur l’ensemble des médias, en radio et en télévision », confirme Denis Masquelier, patron d’IP, la régie publicitaire de RTL Belgium, qui anticipe un recul à deux chiffres sur l’ensemble de l’année.

Philippe Delusinne précise qu’aucun licenciement n’est à l’ordre du jour. « Mais si la situation perdure, nous ne pourrons pas garder la même capacité de production », nuance-t-il. Plus de 300 collaborateurs, non-journalistes, soit près de la moitié du personnel, sont déjà au chômage temporaire un jour par semaine et devraient le rester pendant le mois de mai.

« Depuis une dizaine de jours, nous encodons à nouveau des campagnes », relativise Denis Masquelier. « Il y a d’abord eu un premier réflexe de panique. Tout le monde a suspendu ou annulé. À présent, l’argent rentre à nouveau, malgré le prolongement du confinement. Certains annonceurs reviennent après la période nécessaire pour se réorganiser. C’est déjà le signe qu’une partie du marché se réinvente, même si la baisse reste forte par rapport à l’an dernier », poursuit-il.

« Nous avons offert 15% d’espace publicitaire additionnel aux annonceurs qui sont encore actifs. Nous avons aussi offert des spots pour permettre de communiquer que les activités se poursuivent en ligne », explique Denis Masquelier.

Les annonceurs bénéficient en plus d’une audience bien plus large que d’habitude, sans que les tarifs n’aient augmenté. « Nous avons taquiné la barre du million de téléspectateurs sur un JT du soir, qui en compte habituellement entre 500 et 600.000 », précise-t-il encore.

Pour aider le secteur, le groupe demande notamment aux autorités de défiscaliser les investissements publicitaires, au moins pour l’année 2020. « Nous partons du principe que cela active tout le moteur économique et aide la reprise », argumente Denis Masquelier.

Le patron de RTL ne réclame pas d’aide directe, mais presse les autorités de réguler le marché publicitaire pour rééquilibrer la balance entre l’opérateur privé et public. Pour RTL, la RTBF doit se recentrer sur ses missions de service public et cesser de programmer des contenus de type commercial. Une demande historique, qui se fait d’autant plus pressante face à la crise actuelle. « Nous devons garder la capacité de produire des émissions propres et attractives. Pour le moment, ces moyens sont disproportionnés par rapport à ceux du média de service public », plaide le CEO.

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