Philippe Delusinne donne quelques précisions sur les conséquences de la vente de RTL Belgique à Rossel et DPG Media.
Interrogé par Le Soir (Rossel), Philippe Delusinne, administrateur délégué de RTL Belgium, fait le point sur certaines parties non négligeables du dossier de la vente de l’entreprise, et ses répercussions pour le téléspectateur.
C’est évidemment l’avenir du nom «RTL» qui est sur toutes les lèvres. Philippe Delusinne se veut rassurant à ce sujet : «Les marques n’ont pas été vendues par RTL group mais il y a un droit d’utilisation de 10 ans renouvelable qui a été négocié avec les acheteurs.» Il ajoute qu’un changement de nom serait coûteux et risqué pour la notoriété de la chaîne.
On en parle aussi beaucoup : l’accord entre RTL et M6. Le patron de RTL confirme que les contrats en cours sont bétonnés pour quelques années. «Notre accord avec M6 est raisonnable, équilibré et porte encore sur plusieurs années. On ne va pas y renoncer tant que ces émissions ont du succès.» «Top Chef», «Le Meilleur pâtissier» ou «Pékin Express» ont encore de beaux jours sur la chaîne belge.
Par contre, Philippe Delusinne est un peu plus perplexe sur la volonté de Rossel et de DPG Media de produire plus localement. «Nous ne demandons pas mieux mais ça coûte beaucoup d’argent. Notre équilibre de grille vient de productions propres qui nous donnent notre identité et d’acquisitions de produits internationaux qui nous permettent d’atteindre l’équilibre financier», précise-t-il.
Libérée du gentleman agreement qui empêchait M6 de débarquer en Belgique, la Six pourrait-elle enfin rejoindre TF1, TMC et C8 dans le cercle très fermé des chaînes françaises qui vendent de la pub chez nous ? Delusinne botte en touche. «Cela n’a pas de sens sur le plan économique. Il y a plus d’intérêt pour M6 à nous vendre des programmes que de venir comme cinquième opérateur sur le marché derrière RTL, RTBF, TF1, AB3 pour grapiller des parts de marché publicitaires. De surcroît, dans 14 à 16 mois, TF1 et M6 seront une même société et je ne pense pas que le premier ait envie d’être cannibalisé par le second.» De plus, à moins d’une bonne négociation avec les opérateurs, M6 se retrouverait aux côtés de C8, loin dans la numérotation des décodeurs…
Enfin, à la question de savoir si RTL va «redevenir» un éditeur belge, Philippe Delusinne passe son tour : «Il appartient aux actionnaires de se déterminer. Le management a un avis neutre sur la question.». De son côté, la Ministre des Médias, Bénédicte Linard, précise d’emblée que si RTL revient en Belgique, il aura bien accès au Fonds des Séries.
Quelques précisions qui rassurent à la fois le public, mais aussi (et surtout) les annonceurs. Le changement se fera donc en douceur…
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