RTBF : un JT proche des régions et maintenant encore plus proche de son public

RTBF : un JT proche des régions et maintenant encore plus proche de son public
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Un 13H qui performe et un nouveau décor annoncé pour la rentrée de septembre, 2018 sera une bonne année pour les JT de la RTBF.

Depuis la rentrée de septembre, le JT de 13H de la RTBF a le vent en poupe. Pour la première fois depuis 2011 et la réforme de l’info sur la RTBF, il tient la dragée haute au «RTL Info 13H».

La Une rassemble, en semaine, une moyenne de 33,8% de téléspectateurs depuis septembre 2017, avec 268.583 personnes. De son côté, RTL-TVI est à 32,4% et 262.302 téléspectateurs.

Toujours depuis la rentrée, la JT de la mi-journée du service public a devancé son concurrent privé à 85 reprises. RTL n’a été leader que 55 fois. Des résultats que commente Bruno Clément, le rédacteur en chef des JT de la RTBF.

Il n’y a pas vraiment eu de gros changements au 13H. Comment expliquez-vous ces performances ?

Ce n’est pas perceptible au premier abord, mais ça se sent dans la façon de construire le JT. C’est un travail de longue haleine et d’équipe. Il n’a pas démarré, il y a un mois, mais c’est sur la longueur. La tendance s’est renforcée, et comme la courbe du JT de 13H de la RTBF monte depuis un certain temps, elle a fini par croiser celle de RTL. Nous sommes de plus en plus souvent leaders, ces quatre derniers mois.

Vous n’avez pas visé trop jeune sur la forme, au début ?

C’était audacieux. Que ce soit dans l’édition ou le décor. Une partie du public a été déstabilisée, et a contrario, d’autres ont apprécié. On s’y attendait et on l’avait un peu imaginé.

«VEWS» va influencer la façon de faire les JT de 13H ou de 19h30 ?

La Une va conserver un journal amiral, mais «VEWS» est intéressant pour moi, parce que c’est un laboratoire. Nous sommes dans un studio entièrement virtuel, et c’est quelque chose qui va sans doute être de plus en plus présent. C’est surtout une offre vidéo faite pour le digital, malheureusement, parce qu’on ne peut que constater que les jeunes générations ne regardent pas moins la télé, elles ne la regardent plus du tout ! On doit absolument se développer avec une offre d’info sur ces supports-là. C’est intéressant de travailler là-dessus. C’est un laboratoire, donc ce n’est pas toujours facile à mettre en place, mais c’est très excitant et intéressant.

Entretien : Pierre Bertinchamps

Avec ce succès à 13H, l’idée de venir aussi en frontal face à RTL à 19H ne revient pas sur la table ?

Ce n’est pas du tout à l’ordre du jour, et ce n’est pas du tout sur la table. Mais à titre tout à fait personnel, en tant que rédacteur en chef, je me suis toujours dit que si on peut être leader, en frontal, à 13h, pourquoi pas à 19H ! Mais c’est ma propre opinion, ce n’est absolument pas une stratégie envisagée. Nous restons à 19h30, et nous y sommes bien…

Il y a d’autres objectifs au 13H ?

Notre objectif n’était pas de devenir N°1. Je ne suis pas arrivé ici, il y a trois ans, pour devenir leader. Avec Nathalie Maleux et Jean-Paul Dubois (l’éditeur, NDLR), nous avons juste travaillé à essayer d’offrir un journal qui soit le plus complet possible, le plus intéressant et le plus proche des gens, tout en gardant les spécificités d’un service public. Notre ambition première n’était pas de battre RTL, surtout dans le contexte actuel où il y a des difficultés chez nos collègues d’en face.

Aujourd’hui, les JT «s’usent» vite. La RTBF  planche sur un nouveau décor ?

On vient de redessiner l’habillage, mais le plateau a 7 ans. On va le relifter pour le mois de septembre.

L’autre chantier de la rentrée était «VEWS». La mayonnaise commence à prendre ?

«VEWS» va bien. Nous sommes dans un programme jeune qui a eu ses maladies de jeunesse. On y travaille toujours. À ce stade, on n’a pas encore les résultats globaux, avec ceux du web, «VEWS» reposant sur une audience à la fois TV et digitale. Ce que je peux dire, c’est que nous sommes satisfaits. Notre objectif était de toucher un public jeune, surtout sur le web, et nous sommes en train d’y arriver. Le JT de 13H a un public proche des 60 ans, en moyenne. Avec «VEWS», on veut toucher les 18-35 ans, et on y est. C’est très encourageant. Mais des tas de choses doivent être encore améliorées…

Vous n’avez pas visé trop jeune sur la forme, au début ?

C’était audacieux. Que ce soit dans l’édition ou le décor. Une partie du public a été déstabilisée, et a contrario, d’autres ont apprécié. On s’y attendait et on l’avait un peu imaginé.

«VEWS» va influencer la façon de faire les JT de 13H ou de 19h30 ?

La Une va conserver un journal amiral, mais «VEWS» est intéressant pour moi, parce que c’est un laboratoire. Nous sommes dans un studio entièrement virtuel, et c’est quelque chose qui va sans doute être de plus en plus présent. C’est surtout une offre vidéo faite pour le digital, malheureusement, parce qu’on ne peut que constater que les jeunes générations ne regardent pas moins la télé, elles ne la regardent plus du tout ! On doit absolument se développer avec une offre d’info sur ces supports-là. C’est intéressant de travailler là-dessus. C’est un laboratoire, donc ce n’est pas toujours facile à mettre en place, mais c’est très excitant et intéressant.

Entretien : Pierre Bertinchamps

C’est le fait d’enfin arriver au «JT des régions», proche de TF1, que l’on annonçait depuis plusieurs années ?

Primo, nous avons une offre d’actualité très forte sur le «hot news» qui est réelle quand il se passe quelque chose. C’est la force d’un JT de 13H de pouvoir être présent là où l’actu a lieu. Secundo, on essaie de proposer une deuxième partie un peu plus magazine. Pas tout à fait à l’image et à la hauteur de TF1, en matière d’offre «carte postale de région». C’est une de leur particularité. Nous sommes en Wallonie, pas en France, et on n’a pas cette pléthore de paysages à montrer. On essaie de proposer une offre ancrée sur le régional. Plus que la carte postale, on préfère montrer la vie de nos régions. On a plus de moyens que RTL, mais on n’a pas ceux de TF1. Si on veut comparer des chiffres, le budget du JT de TF1, c’est celui tout entier de la RTBF ! Nous sommes dans un autre monde…

C’est aussi une question de présentateurs ?

Nathalie Maleux, Véronique Barbier et Ophélie Fontana sont parfaitement à leur place. Le 13H a besoin de journalistes capables à la fois de réagir à l’actu quand l’actualité est toujours en développement au moment de prendre l’antenne, et faire de bonnes interviews. Elles ont une véritable empathie avec le public et une présence qui rassure. Elles sont proches des gens. Mais ceci dit, il n’y a pas eu de changement au niveau de la présentation chez nous. Nathalie et Véronique sont là depuis longtemps (2011, NDLR). C’est la continuité d’une offre qui se construit petit à petit et des équipes des régions qui travaillent d’arrache-pied pour arriver là où on est.

Avec ce succès à 13H, l’idée de venir aussi en frontal face à RTL à 19H ne revient pas sur la table ?

Ce n’est pas du tout à l’ordre du jour, et ce n’est pas du tout sur la table. Mais à titre tout à fait personnel, en tant que rédacteur en chef, je me suis toujours dit que si on peut être leader, en frontal, à 13h, pourquoi pas à 19H ! Mais c’est ma propre opinion, ce n’est absolument pas une stratégie envisagée. Nous restons à 19h30, et nous y sommes bien…

Il y a d’autres objectifs au 13H ?

Notre objectif n’était pas de devenir N°1. Je ne suis pas arrivé ici, il y a trois ans, pour devenir leader. Avec Nathalie Maleux et Jean-Paul Dubois (l’éditeur, NDLR), nous avons juste travaillé à essayer d’offrir un journal qui soit le plus complet possible, le plus intéressant et le plus proche des gens, tout en gardant les spécificités d’un service public. Notre ambition première n’était pas de battre RTL, surtout dans le contexte actuel où il y a des difficultés chez nos collègues d’en face.

Aujourd’hui, les JT «s’usent» vite. La RTBF  planche sur un nouveau décor ?

On vient de redessiner l’habillage, mais le plateau a 7 ans. On va le relifter pour le mois de septembre.

L’autre chantier de la rentrée était «VEWS». La mayonnaise commence à prendre ?

«VEWS» va bien. Nous sommes dans un programme jeune qui a eu ses maladies de jeunesse. On y travaille toujours. À ce stade, on n’a pas encore les résultats globaux, avec ceux du web, «VEWS» reposant sur une audience à la fois TV et digitale. Ce que je peux dire, c’est que nous sommes satisfaits. Notre objectif était de toucher un public jeune, surtout sur le web, et nous sommes en train d’y arriver. Le JT de 13H a un public proche des 60 ans, en moyenne. Avec «VEWS», on veut toucher les 18-35 ans, et on y est. C’est très encourageant. Mais des tas de choses doivent être encore améliorées…

Vous n’avez pas visé trop jeune sur la forme, au début ?

C’était audacieux. Que ce soit dans l’édition ou le décor. Une partie du public a été déstabilisée, et a contrario, d’autres ont apprécié. On s’y attendait et on l’avait un peu imaginé.

«VEWS» va influencer la façon de faire les JT de 13H ou de 19h30 ?

La Une va conserver un journal amiral, mais «VEWS» est intéressant pour moi, parce que c’est un laboratoire. Nous sommes dans un studio entièrement virtuel, et c’est quelque chose qui va sans doute être de plus en plus présent. C’est surtout une offre vidéo faite pour le digital, malheureusement, parce qu’on ne peut que constater que les jeunes générations ne regardent pas moins la télé, elles ne la regardent plus du tout ! On doit absolument se développer avec une offre d’info sur ces supports-là. C’est intéressant de travailler là-dessus. C’est un laboratoire, donc ce n’est pas toujours facile à mettre en place, mais c’est très excitant et intéressant.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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