RTBF : panique sur la prod’ !

RTBF : panique sur la prod’ !
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

L’arrivée de TF1 sur le marché aura un impact non négligeable sur les grilles de la RTBF. Certaines fictions pourraient lui échapper…

Dès le mois de septembre, TF1 vendra ses programmes en Belgique. En clair, la chaîne française fera des coupures pub destinées au public de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Si le téléspectateur n’y verra – a prioiri –  que du feu, pour les chaînes belges, les choses seront bien différentes.

Outre la perte financière due au partage du marché publicitaire, il va falloir tenir compte aussi d’une nouvelle redistribution des cartes, celle de la primo-diffusion. Certaines fictions à succès comme «Clem» ou «Une famille formidable» cartonnent chez nous, sur la RTBF. TF1, qui doit engranger des rentrées d’argent sur la Belgique, pourrait décider de garder ses «cartouches» et ne plus rien lâcher à la RTBF ou même RTL («Camping Paradis»).

Un coup de pouce du gouvernement ?

Pour le service public, la problématique de la primo-diffusion pourrait coûter cher. La perte est estimée à plus de 20 millions d’euros à elle seule. De plus, en termes de grille, c’est aussi un «trou» de 40 primes-times à combler par an. Si TF1 Belgique avait pu s’arrimer à la RMB, comme le souhaitait Jean-Paul Philippot, l’administrateur-général de la RTBF, la chaîne aurait eu la possibilité de trouver un terrain d’entente et négocier les contrats avec la chaîne française. Bien sûr, TF1 pourrait toujours lâcher ses programmes, mais il est fort à parier que la Une augmente largement ses tarifs, histoire de rentrer dans ses frais.

Dans le cadre des coproductions, là, la RTBF (ou une autre chaîne belge) conserverait la primeur du programme, avec sans doute une hausse de prix également.

Rien que pour la RTBF, l’impact de TF1 représenterait grosso-modo une perte équivalente à 10% de la dotation de l’institution. Pour boucher le trou, le service public espère une aide du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Dans le contexte politique actuel, ce n’est pas encore gagné…

Pierre Bertinchamps

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