Roberto Bellarosa (Malmö 2013) : «L’Eurovision, je le referai un jour»
Le chanteur est de retour à Malmö pour présenter son nouveau single.
A Malmö, la Belgique c’est un peu deux salles, deux ambiances. Il y a déception de Mustii mais, onze ans plutôt, un jeune liégeois sorti de «The Voice Belgique» avec les honneurs, tentait sa chance à l’Eurovision, avec succès puisque Roberto Bellarosa remettait la Belgique en finale, après 10 années de vaches maigres et d’échecs (du coté de la RTBF). Ce weekend, à l’invitation des suédois, il revient dans sa ville de cœur pour enflammer les fans à l’EuroClub et présenter son nouveau single «Coup de cœur».
Qu’est ce que ça vous fait de revenir à Malmö ?
Je suis hyper-heureux. Les émotions sont mélangées. C’est quelque-chose de me retrouver ici, après 11 ans, dans une ville qui m’a tout donné. J’étais gamin, et vivre une telle expérience à cet âge-là, c’est incroyable. Je me rappelle des monuments de la ville, les émotions, les délégations… ce sont des bêtes choses, mais ça me donne envie d’aller chanter dans l’Arena. L’expérience m’a totalement changée.
Vous en gardez un bon souvenir ?
De mon point de vue, c’était une réussite. Notamment par la qualification et le résultat de la finale (12e avec 71 points) mais sur le point de vue émotionnel et humain. Tout ce qui englobe cette organisation. Je ne regrette vraiment pas, et à refaire, j’y vais sans hésiter. Et de toutes façons, je le referai un jour. C’est certain. Pour qui, comment, et pourquoi ? Je ne sais pas, mais je le referai. Une fois qu’on l’a fait, on a envie de le refaire pour savourer les choses en stressant un peu moins et on appréhendera mieux les choses…
On serait ici, en 2024, si vous n’aviez pas passez le cap des demi-finales ?
Je ne sais pas… La réussite du projet en 2013, c’est que c’était une belle chanson, une insouciance de mon jeune âge et cette qualification tant attendue qui a enlevé beaucoup de poids sur nos épaules. Si ça n’avait pas été le cas, je n’aurais pas été mécontent. J’aime l’Eurovision et cet amour ne partira jamais. Il y a une ambiance et une atmosphère incroyable.
En Suède, «Love Kills» a fait un carton…
Je ne suis pas très chiffres… La Suède est le pays qui a le plus accroché après la Belgique. C’est eux qui m’ont invité aujourd’hui, et j’ai croisé pas mal de monde qui se souviennent de moi. «Love Kills» a été un cadeau pour moi.
Avec «Coup de Cœur», vous changez de style…
Entre le 2e album avec Pascal Obispo, et ce projet, il y a eu un break. J’ai eu besoin de me con centrer sur moi-même. Tout est arrivé très vite avec «The Voice», l’Eurovision, la tournée de Pascal Obispo. Je voulais prendre du temps pour moi, et j’étais arrivé à un stade où je n’avais plus d’idées et d’inspirations. J’ai voulu revenir sur mes chansons à moi. Je voulais – pour cet album – être autre et compositeur du projet. J’ai travaillé dessus avec Benoit et Julien du groupe Delta.
Est-ce un titre engagé ?
Totalement. J’y parle de mon expérience mais il y a un message de tolérance derrière, c’est-à-dire ne pas envier les autres. Il faut déjà s’aimer soi-même et respecter les autres. Certains auront plus que d’autres ou moins que les autres, mais ce n’est pas pour ça qu’on ne peut pas être heureux et trouver son bonheur autrement. Je pars du principe qu’il faut se contenter de peu pour être heureux. J’ai vécu plein de choses qui m’ont fait de la peine, et on s’en sort grandi. C’est pour ça que je l’ai écrite.
«The Voice» est une compétition donc l’envie a-t-elle existé ?
C’est la façon de chacun de voir la vie… Tout le monde n’est pas comme ça. Je n’ai pas été éduqué comme ça. Si je n’avais pas gagné «The Voice», je l’aurais pris pour une bonne expérience. Je fais mon bonhomme de chemin, et je ne jalouse pas les autres qui n’ont pas gagné et qui pourtant on une plus belle carrière que la mienne. Je vis dans le présent et dans l’instant.
Est-ce qu’il y a un album qui va sortir ?
Oui, mon troisième album sortira en juin, et il est prévu que je fasse une petite tournée. Ca fait longtemps que je n’ai plus de scène, on va les lancer doucement pour travailler un peu le parquet.
Vous composez pour d’autres artistes ?
Oui, j’ai des artistes amateurs. L’écriture est une facette du métier que j’aime beaucoup. J’avais écrit et produit une chanson que j’avais proposer à la sélection suédoise («Melodifestivalen»). Malheureusement, elle n’a pas été retenue. C’est un concours très populaire avec beaucoup de productions qui postulent avec un niveau très élevé. Ce sont des choses qui, dans le futur, avec mon envie… j’y arriverai. Je referai l’Eurovision.
On sent l’appel du pied pour le Luxembourg…
(Rires) Pourquoi pas.
Pendant votre «break», avez-vous eu l’envie d’arrêter complétement ?
Non. Je voulais juste prendre du temps pour moi. Démarrer à 16 ou 17 ans dans «The Voice» et la sortie de mon album, il n’y a eu que quelques années. Je voulais lâcher le stress et la pression.
Interview, depuis Malmö : Pierre Bertinchamps
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