«Richard III» (Arte) : un roi boiteux à la Cité des papes
Un spectacle enregistré au Festival d’Avignon, à voir ce samedi à 22h15 sur Arte.
En juillet 2015, le roi du Festival d’Avignon, c’est lui. Sous les traits de Lars Eidinger, 1 mètre 90, le sourire enjôleur et le regard bleu acier, Richard III bénéficie d’une formidable interprétation. Après avoir incarné Hamlet, l’acteur-fétiche du metteur en scène allemand Thomas Ostermeier renouait avec un personnage fort de Shakespeare.
L’authentique souverain, vaincu par les Lancastre lors de la bataille de Bosworth en 1485, a dû attendre plus de cinq siècles après sa mort pour être enterré. Le 26 mars 2015, des milliers de Britanniques lui ont rendu hommage à l’occasion du transfert de ses cendres dans la cathédrale de Leicester. Trois ans plus tôt, les restes de sa dépouille avaient été retrouvés lors du creusement d’un parking. Les archéologues avaient orienté les recherches vers l’ancien site du monastère de Greyfriars.
En 1595, Shakespeare en a fait un roi maudit. Il l’a dépeint comme un «crapaud difforme, bossu, inachevé, déterminé à être méchant», comme en atteste la déviation latérale de la colonne vertébrale de son squelette retrouvé. Cette pièce revisitée de façon radicale et contemporaine par Ostermeier, couverte de lauriers, retrace donc la sanglante accession au trône du duc de Gloucester, un homme à l’âme retorse.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 16/7/2020
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