«Retour vers le futur» : un passé plein de doutes !
Une des plus grandes franchises cinématographiques de tous les temps fête ses 40 ans. Pourtant, son premier volet, qui a rapporté près de 350 millions $, n’avait emballé ni producteurs ni acteurs. Retour vers le passé. Ce vendredi à 20h35, La Trois diffuse le documentaire « Retour vers le futur, american dream and rock’n’roll ».
Quarante ans après sa sortie, tous les fans de « Retour vers le futur » (1985) connaissent les mille et une anecdotes de sa conception. Ils savent que le rôle du jeune héros Marty McFly avait initialement été confié à Eric Stoltz (« La Mouche 2 »), qui avait même participé à deux mois de tournage. Mais son jeu trop dramatique avait contraint le réalisateur Robert Zemeckis à l’évincer au profit de Michael J. Fox, davantage doué pour la comédie. Ils savent aussi qu’à l’origine, la machine pour franchir l’espace-temps était un frigidaire. Mais aujourd’hui, si les cinéphiles retournaient aux origines du projet, ils seraient surpris d’apprendre qu’aucun producteur ne voulait du premier volet…
Un savant qui n’y comprend rien
Jusque-là, tous les films de voyage à travers les âges n’avaient pas mené grand monde vers les cinémas. Même les acteurs de la saga culte ont nourri des doutes quant au succès potentiel du long métrage. Christopher Lloyd, alias le savant Emmett « Doc » Brown, roule encore des yeux en confiant sur NBC : « Je n’étais pas sûr de ce dans quoi je m’embarquais ! Le premier scénario que j’ai eu était le brouillon de celui que nous avons tourné. Il a fallu me creuser les méninges pour vraiment comprendre ce qui se passait et comment mon personnage y trouverait sa place ! »
Blockbuster insoupçonné
Même Michael J. Fox avait de gros doutes et beaucoup de complexes. Remplacer Eric Stoltz l’impressionnait et s’engager dans ce concept improbable lui donnait le sentiment que celui-ci pourrait affecter sa carrière. « Je pensais qu’après, je retournerais à l’arrière du peloton et recommencerais avec de petits rôles », confie-t-il.
Le jour de la sortie de l’insoupçonné blockbuster, l’acteur de 24 ans à l’époque était dans un hôtel londonien, en tournage en Grande-Bretagne. En décalage horaire et un brin éméché pour calmer son trac, il a hésité à répondre à son agent lorsque ce dernier, au courant des tout premiers chiffres d’entrées, l’a appelé. Et c’est dans un brouillard que la jeune star a appris le démarrage phénoménal de son périple dans la cultissime DeLorean ! L’éternel Marty McFly, 63 ans aujourd’hui, se souvient : « C’est devenu un événement mondial. Et il perdure ! »
À l’Ouest, rien de merveilleux ?
Le coscénariste Bob Gale, lui, n’est désormais plus étonné du triomphe de la trilogie : « Le plus souvent, les histoires de voyage dans le temps ont pour but de vouloir empêcher des catastrophes historiques de survenir ou des criminels notoires d’agir. » Et d’expliquer qu’avec Robert Zemeckis, ils ont fait à la fois plus simple et plus complexe : relater la vie d’une attachante famille lambda et rendre le voyage à travers les siècles compliqué, puisque la voiture, dotée d’un convecteur ultra chargé en énergie, doit atteindre la vitesse de 88 miles à l’heure (142 km/h). « Nous n’avons pas choisi la facilité scénaristique ! », s’amuse-t-il.
Malgré cela, Bob Gale ne voit rien de merveilleux dans les récits de visites temporelles ! « Au risque de vous décevoir, imaginez le quotidien de jadis », dit-il à Variety. « Si vous arriviez en 1885, au Far-West, vous pataugeriez dans la boue, vous ne pourriez prendre que des bains froids, et si une balle vous traversait le bras, les médecins n’auraient d’autre solution que de le couper ! » Un argument comme un autre… Mais le cinéma reste là pour nous faire rêver.
Cet article est paru dans le Télépro du 9/1/2025
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