Rencontre avec Stéphane Bern pour une «Spéciale Monaco»

Rencontre avec Stéphane Bern pour une «Spéciale Monaco»

L’animateur de France 2 présente, ce mardi 11 septembre 2012 à 20h45, un «Secrets d’histoire» exceptionnel consacré aux Grimaldi.

C’est une dynastie en place depuis plus de 700 ans ! Près de 150 ans après la création du mythique quartier de Monte-Carlo et 30 ans après la tragique disparition de la princesse Grace, Stéphane Bern convie les téléspectateurs à découvrir l’histoire des Grimaldi.

L’émission diffusée ce soir est quelque peu différente de celles habituellement proposées : une deuxième exception après celle consacrée au printemps dernier à la reine Elizabeth II…

L’émission est, il est vrai, un peu spéciale ; mais je ne la comparerais pas à celle sur la reine Elizabeth II puisqu’elle n’est pas uniquement consacrée au prince souverain Albert II. On pense parfois à tort que les Grimaldi sont une famille princière récente alors que cette famille est sur le trône et défend les intérêts de Monaco depuis plus de sept siècles. Il était donc intéressant de retracer un certain nombre de grands événements. Notamment de faire revivre la grande épopée des princes de Monaco qui ont été de grands mécènes, des princes humanistes pour beaucoup, des gens qui ont toujours défendu l’identité de leur petite principauté, grande comme un mouchoir de poche si l’on se réfère à l’Europe et qui paradoxalement tient une place bien plus grande que sa taille au niveau mondial. Une situation que l’on doit sans doute à la persévérance et au travail de ces princes. Je pense ainsi au fondateur de Monte-Carlo, au XIXe siècle, Charles III, qui a su développer la principauté autour du casino et de la Société des bains de mer; à Albert 1er, le prince navigateur, à qui l’on doit la construction de l’Institut océanographique de Paris, la fondation de celui de Monaco, le Musée océanographique de Monaco et l’Institut de paléontologie humaine à Paris. Un homme extraordinaire, pacifiste dans l’âme et fondateur de l’Institut de droit international pour la paix, qui a aussi fait partie de ceux à avoir défendu le capitaine Dreyfus. Sans oublier le couple mythique formé par le prince Rainier III et la princesse Grace, et celui formé aujourd’hui par le prince souverain Albert II et la princesse Charlène.

«Travailler avec Albert II a été facile»

A quel moment avez-vous évoqué avec le prince souverain Albert II votre souhait de consacrer un «Secrets d’histoire» aux Grimaldi ?

Peu après son mariage, alors que nous travaillions ensemble sur un projet de livre, je lui ai fait part de ce rêve d’un jour pouvoir évoquer l’histoire de sa très ancienne famille. L’accord de France 2 est intervenu très vite et nous avons dû précipiter les choses. Heureusement, il nous a donné tout le temps nécessaire et accordé toutes les autorisations pour que le tournage se déroule dans les meilleures conditions possibles à l’intérieur et en dehors du palais. C’est d’ailleurs lui qui nous accueille en début d’émission. Travailler avec lui a été très facile.

Croyez-vous que Monaco aurait aujourd’hui cette aura si d’autres que le prince Rainier III et la princesse Grace avaient régné sur Monaco ?

Je suis assez d’accord avec vous pour dire qu’avant le prince Rainier III et la princesse Grace, Monaco n’avait pas cette aura. Ce couple mythique a beaucoup fait pour la principauté, on lui doit sa notoriété internationale, notamment auprès des Américains. Cette année marque le trentième anniversaire de la disparition de la princesse (ndlr : lire ici notre précédente news la concernant). Il était impensable de consacrer une émission aux Grimaldi sans rendre hommage à cette actrice hollywoodienne primée, oscarisée, qui est devenue une authentique princesse, le symbole du chic, du glamour et de la grâce incarnée. Nous avons d’ailleurs pu accéder aux salles du palais dans lesquelles sont conservées toutes ses robes et aussi rencontrer des témoins formidables qui l’ont côtoyée.

Dans les coulisses du palais princier

Dans une interview récemment accordée à L’Union, vous expliquiez « aimer particulièrement les personnages de l’ombre, ceux qui tirent les ficelles. » On peut imaginer que la famille Grimaldi recèle de tels personnages : vers qui vont vos préférences ?

Pour les Grimaldi, on peut parler de fortes personnalités mais non de personnages de l’ombre tel que je l’entendais. Il y a des personnages qui me fascinent comme la mère de Rainier III, la princesse Charlotte, qui fut l’amie du célèbre voleur de bijoux René Girier et qui était devenue visiteuse de prison. J’ai une passion pour Albert 1er; j’ai beaucoup de respect pour Rainier III que j’ai bien connu et interviewé à une dizaine de reprises et qui m’impressionnait. Et j’ai une vraie tendresse, une affection et je dois dire un attachement pour le prince souverain Albert II que je connais depuis 25 ans. C’est quelqu’un de profondément bon que j’admire comme chef d’État et que j’aime comme être humain. Il a fait de Monaco une capitale mondiale de l’effort sportif et de l’humanitaire. Comme ses aïeux ou ses soeurs, il a su apporté sa pierre à l’édifice. À l’image du palais princier dont vous découvrirez les constructions successives, quand le XIVe siècle côtoie le XXIe siècle. Généralement lorsque nous faisons nos «Secrets d’histoire», nous parcourons des lieux qui sont ouverts au public, des musées et là, nous emmenons les téléspectateurs dans un endroit qui est à la fois un musée, une habitation et un lieu de pouvoir.

L’objectif secret de ma vie

L’émission est reconduite à la rentrée. Ressentez-vous une quelconque pression face à cette nouvelle exposition ?

Ça a d’abord été une interrogation plutôt qu’une pression. Reconduire ce rendez-vous estival, en faire un rendez-vous récurrent pendant l’hiver est audacieux, même après le succès rencontré avec la diffusion du numéro consacré à la reine Elizabeth II au printemps dernier. Il était important que cela soit pensé comme des rendez-vous exceptionnels proposés en fonction des grands événements qui vont ponctuer l’année. Ainsi, à l’occasion des élections américaines, nous proposerons un numéro consacré à La Fayette. C ‘est pour moi un défi exaltant. Je suis vraiment très heureux de pouvoir le faire car cette émission me correspond. Je rêvais d’être professeur d’histoire mais je n’ai jamais osé franchir le pas et là, grâce à la télévision, je deviens une sorte de raconteur d’histoire. C’était vraiment l’objectif secret et caché de ma vie.

Entretien : Clotilde RUEL

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