Recyclage : tout se transforme
En attendant le «Tout s’explique» de ce jeudi (19h55 sur RTL-TVI), dans lequel Maria Del Rio explore la vie secrète de nos déchets et pose la question qui fâche : que deviennent les quelque 500 kilos de détritus en moyenne que chaque Belge produit par an ?, évoquons les innovations qui germent aux quatre coins du monde pour endiguer le fléau.
Selon National Geographic, seuls 9 % des 6,9 milliards de tonnes de déchets en plastique produits depuis 2015 ont été recyclés, alors que 12 % ont été incinérés et que 79 % s’accumulent dans des décharges ou dans la nature. Heureusement, des initiatives ne cessent d’émerger pour leur offrir une seconde vie, parfois surprenante. Tour d’horizon.
Plus d’un million de bouteilles en plastique seraient vendues chaque minute à travers le monde. Les recycler est donc plus qu’essentiel. Pour encourager sa population, la Turquie a trouvé une solution originale. Fin 2018, le métro d’Istanbul s’est doté de machines permettant aux passagers d’ajouter du crédit sur leur carte de voyage en insérant une bouteille en plastique ou une canette en aluminium. Recycler et utiliser les transports en commun, deux gestes pour la planète en un !
La mode est l’une des activités les plus polluantes de la planète. L’industrie textile produit chaque année 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre. D’un autre côté, d’après l’association française SeaCleaners, plus de 8 millions de tonnes de déchets en plastique sont déversées chaque année dans les mers. Pour pallier ces deux problèmes, la marque espagnole Ecoalf, créée en 2009 par Javier Goyeneche, a lancé, en 2015, le projet Upcycling the Oceans. Grâce à la collaboration de 550 pêcheurs issus de 40 ports espagnols, Ecoalf a déjà repêché 600 tonnes d’objets en plastique en Méditerranée, qui ont ensuite été triés, réduits en paillettes et transformés en fil pour fabriquer vêtements, chaussures et accessoires.
Comme celui de la mode, le marché de la chaussure pèse lourd dans la balance écologique : 23 milliards de paires de chaussures sont fabriquées chaque année. Si plusieurs marques ont déjà adopté des matières naturelles ou biologiques, la nouvelle venue, Zèta, rafle le prix du zéro déchet. Pour sa fondatrice, Laure Babin, étudiante à Bordeaux, il n’y a pas de demi-mesure : «En créant Zèta, j’avais envie de prouver qu’aujourd’hui, utiliser des matières naturelles ou biologiques ne suffit plus. Réutiliser des matériaux en fin de vie, sans avoir à générer de nouveaux déchets supplémentaires : c’est ça, l’économie circulaire !» Et le contrat est rempli pour ses baskets. Leur cuir est fabriqué à partir de déchets de la production vinicole mélangés à des matériaux recyclés. La doublure intérieure et les lacets sont confectionnés grâce à du plastique repêché en Méditerranée. L’extérieur de la semelle obtient un effet moucheté grâce à des chutes de caoutchouc broyées, alors que l’intérieur est en liège recyclé. Tout cela est assemblé grâce à une colle en latex revalorisé. Et pour boucler la boucle, arrivées en fin de vie, les Zèta sont recyclées et transformées en combustible vert.
En Inde, Rajagopalan Vasudevan est surnommé Plastic Man. Si le monde entier voit d’un mauvais œil les montagnes de détritus qui jalonnent le pays (15.000 tonnes de déchets en plastique sont générées chaque jour), cet ingénieur chimiste les voit comme une ressource. Car il a conçu une méthode permettant de transformer les sacs, emballages et autres bouteilles… en routes. Le plastique récupéré est broyé et réduit en fragments, qui sont ensuite mélangés à du bitume, représentant 8 à 10 % du volume final. Ce processus a déjà permis d’inclure le plastique dans la construction de 30.000 km de routes indiennes.
Extraits d’un article paru dans Télépro du 12/11/2020
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