Rebecca Hampton : «Mes adieux à Céline Frémont»
Après dix-huit ans de diffusion et plus de 4.660 épisodes, place à l’ultime épisode de «Plus belle la vie», jeudi à 20h05 sur Tipik, vendredi dès 20h15 sur France 3.
Le dernier jour de tournage, l’équipe technique comme les comédiens de «Plus belle la vie» ont ressenti une émotion intense. Ce fut aussi le cas de l’actrice Rebecca Hampton, qui jouait depuis le début le rôle historique de Céline Frémont.
Vous souvenez-vous de vos premières impressions en découvrant ce personnage ?
À l’origine, comme on m’avait proposé deux rôles, j’ai passé le casting sans avoir de sensation particulière. En revanche, je me souviens de l’émotion qui a saisi tous les comédiens en découvrant la place du Mistral, un décor absolument magnifique. Nous étions conscients de commencer une aventure, sans en connaître la durée, mais totalement novatrice. Tourner un feuilleton quotidien, s’installer dans une nouvelle ville, donner la réplique à des camarades de jeu qu’on ne connaissait pas, tout était vraiment excitant.
Quels sont les aspects qui vous ont séduite dans le rôle de Céline Frémont ?
Son évolution. Au départ, en tant que comédienne, ce rôle n’avait rien de passionnant. Elle est devenue intéressante à jouer lorsqu’elle a commencé à sombrer un peu dans la folie. Maniaco-dépressive, elle a tenté de se suicider, de tuer des gens, fait de la prison, a été internée en hôpital psychiatrique. Elle a été mariée, divorcée, remariée, à nouveau divorcée, hétérosexuelle, homosexuelle. Ce vécu tellement chargé en événements et en émotion était enthousiasmant à incarner.
Durant toutes ces années, n’avez-vous jamais éprouvé une certaine lassitude ?
Non, parce que de temps en temps et heureusement, j’avais la chance de pouvoir me séparer de Céline en interprétant d’autres rôles, notamment au théâtre. Mais j’ai toujours eu plaisir à la retrouver parce que c’était un personnage intense et très cyclothymique. Du coup, j’aimais bien me laisser surprendre par les nouvelles péripéties sorties tout droit de l’imagination les auteurs.
Pour les nouveaux comédiens, était-il facile de s’intégrer ?
Nous avons toujours bien accueilli les nouveaux personnages. Les comédiens de «Plus belle la vie» ne formaient pas une famille, comme certains aimaient à le dire, mais plutôt une très belle troupe de travail à l’esprit bon enfant et qui avait plaisir à se retrouver.
Quels sont les effets provoqués par un feuilleton quotidien qu’on ne ressent pas dans un unitaire ?
L’attachement pour les gens, les équipes techniques comme les comédiens. L’attachement pour une ville, inconnue au début de l’aventure, et dans laquelle on s’est installé. L’attachement à un personnage à qui on donne beaucoup de soi-même et qui nous le rend bien. Fiction, court métrage ou théâtre, on a toujours de la peine au clap de fin. Mais rien à voir avec l’intense émotion pour une aventure a duré dix-huit ans.
Comment avez-vous réagi à l’annonce de l’arrêt du feuilleton ?
Mal, parce que je l’ai appris le 5 mai alors que ma fille doit rentrer l’année prochaine en CM1. Cette mauvaise nouvelle m’a obligée à trouver, dans l’urgence, une école et un appartement à Paris. C’est dans la panique que j’ai organisé et planifié ces bouleversements, tout en continuant à tourner. J’ai vendu l’appartement à Marseille pour m’installer à Paris, une ville totalement inconnue pour ma fille.
Avez-vous été surprise par cet arrêt ?
Un peu, parce que depuis dix ans, tous les deux ans, des rumeurs circulaient sur la fin prochaine du feuilleton, mais sans jamais de confirmation officielle…
Comment avez-vous vécu les derniers jours de tournage ?
L’ambiance était forcément un peu triste parce que, sur le plateau, il y avait toujours un comédien dont c’était le dernier jour de tournage. Pour toutes les équipes, mettre un terme définitif à cette superbe aventure a été un moment de grande émotion.
Avez-vous des projets ?
Prochainement, je dois jouer en tournée «Pour le meilleur et pour le pire», une pièce de théâtre dont je partage l’affiche avec Booder. Je souhaite aussi consacrer du temps à épauler ma fille à réaliser son rêve en l’aidant à préparer le concours de l’Opéra de Paris.
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