Raphaël Scaini et Ray Cokes, la passion du rock !

Ray Cokes et Raphaël Scaini © RTBF / Classic 21
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

Quand un animateur rencontre son idole… Les deux fans de rock ont mis le feu à la matinale de Classic 21, lundi dernier.

Ray Cokes dans la matinale «Coffee on the rocks» sur Classic 21, ce n’est pas exceptionnel. Tous les lundis, il y propose une chronique où il raconte ses souvenirs et sa passion pour la musique et les artistes dans «Cokes Calling». «Ray, je le regardais quand j’étais adolescent (sur MTV, NDLR), et jamais je n’imaginais qu’un jour je ferais une émission avec lui», confesse Raphaël Scaini.

Comment s’est passée cette émission spéciale ?

Ray Cokes : C’était nul ! (Rires)

Raphaël Scaini : Mais non… J’ai adoré ! C’était énormément d’amusement, et au fur et à mesure que ça avançait, beaucoup d’émotions. On a cassé le canevas de l’émission, et tous les retours sur les réseaux sociaux sont positifs.

Est-ce le début d’une nouvelle ère pour «Coffee on the rocks» ?

R.S. : Si on pouvait refaire ça de temps en temps, je suis preneur. Il y a déjà une complicité qui s’était installée dans la séquence de Ray, mais on ne se voyait pas… J’aimerais bien.

Ray, vous n’avez pas envie de refaire de la radio et d’avoir votre propre émission ?

R.C. : Je suis parti vivre en Espagne pendant quatre ans, où je n’ai rien fait du tout. Je viens de juste de revenir à la radio avec Raphaël, ce matin. Là, je resterais bien dans le studio toute la journée. Ça m’a donné l’envie, oui. En plus, ça s’est bien passé… Et ce n’est pas évident de partager l’antenne avec quelqu’un. Ici, c’était comme deux amis qui discutaient ensemble.

Qu’est-ce qui vous réunit ou vous rapproche ?

R.C. : Je ne pense pas que ce soit le rock en tant que tel, mais l’émotionnel. Quand on coanime, souvent les choses et le ton sont un peu forcés. Avec Raphaël, ce n’était pas le cas. Tout de suite on s’est entendu. Je suis vraiment content de revenir sur les ondes de Classic 21, en Belgique. C’est ici que j’ai commencé ma carrière.

R.S. : Oui, c’est l’émotion. On échange aussi hors antenne des anecdotes plus privées. Il n’y a pas de tabous entre nous. Ray est presque comme un membre de la famille. Il y a une sorte de confiance mutuelle qui s’est installée directement.

Ce retour à la radio a été compliqué ?

R.C. : Malgré ma carrière où j’ai pu faire de belles choses, après un long moment d’absence, je n’avais plus confiance en moi et je paniquais à l’idée de reprendre le micro, même à distance, puisque la chronique ne se fait pas dans le studio. (Ray Cokes habite Berlin, NDLR)

R.S. : Ça m’a marqué qu’il me dise qu’il n’ait pas confiance en lui, alors que moi, j’avais les images d’un mec qui a fait de la télé dans toute l’Europe et qui a rencontré les plus grands. Finalement, je suis comme Ray, hyper-timide et je manque de confiance en moi aussi. Et apparemment, c’est courant dans le métier. Je ne m’attendais pas à ça de lui. Ça a contribué au feeling qui matche bien entre nous.

Comment ça va se passer la semaine prochaine ? Raphaël va devoir bêtement lancer votre chronique…

R.C. : Bonne question !

R.S : Je me suis dit la même chose. Ça va être vide la semaine prochaine, on va passer de trois heures à seulement dix minutes. Je ne sais pas… Ça fera bizarre. Mais dès qu’il y a moyen de refaire quelque chose à deux, ce serait génial, et pourquoi pas en public ?

Et pourquoi pas relancer une émission en télé sur la RTBF ?

R.C. : Refaire du MTV, ça ne servirait à rien, les jeunes ne regardent plus la télé comme dans les années 80. Ils sont sur Youtube. On doit faire de la télé, en 2021, pour les gens qui ont la quarantaine. Ils veulent du spectacle, avec des animateurs propres sur eux qui animent bien. Ce n’est pas mon truc. En Allemagne, ils reviennent à des concepts un peu plus nostalgiques, et ça marche à fond. Le public a besoin de programmes légers et sympas.

Quel regard portez-vous sur la télévision de 2021 ?

R.C. : Au niveau de l’offre, c’est beaucoup mieux qu’avant, avec les services comme Netflix ou Amazon. Les séries sont très bien léchées et géniales. De l’autre côté, il y a la télévision (linéaire) qui n’a plus beaucoup d’importance pour les gens. À mon époque, dans les années 90, il y avait plus d’argent pour les programmes. En 2021, les gens ont besoin de regarder des choses et des gens qu’ils connaissent. Pas forcément de la nostalgie. À l’époque aussi, on était plutôt dans l’empathie et la gentillesse avec les invités. On est passé à un «trip scénique» très scénarisé avec toujours un méchant pour corser l’affaire. On dirait que ça se calme un peu, on revient à des choses plus polissées. Les téléspectateurs n’ont plus envie de trash.

Et puis les artistes viennent surtout pour de la promo, ils ne jouent plus le jeu…

R.C. : C’est vrai, et aujourd’hui on voit que les audiences des émissions musicales tombent alors que les salles de spectacles se remplissent en quelques heures. Il n’y a plus de programme où l’artiste vient chanter en direct et parler avec d’autres gens. Pourtant les gens veulent voir ça, mais les directeurs des télés pensent le contraire.

Avez-vous d’autres projets ?

Pendant que j’étais en Espagne, j’ai écrit deux séries pour Netflix et Amazon. Il y en a une des deux qui est plus avancée en Allemagne. J’ai booké un théâtre à Cologne pour un spectacle, en octobre prochain, à un festival de comédie. L’idée est de partir en tournée en Allemagne, en Belgique, en France… J’écris un one-man show sur «Comment c’est d’être vieux ?». Et on va certainement être en quotidienne avec Raphaël sur Classic 21 ! (Rire collégial).

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