
Raphaël Lenglet : «Sortir de ma prison dorée»
Si vous aviez raté le début de la nouvelle série policière «Après la nuit» sur La Une, France 2 l’entame dès lundi à 21h10. La fiction aborde le drame des violences faites aux femmes.
Au cœur d’une station balnéaire, plusieurs victimes brisent le silence pour identifier un violeur en série. L’acteur Raphaël Lenglet (48 ans) n’a pas hésité à changer de look pour se glisser dans le peau d’un flic alcoolique mis sur le banc de touche.
Vous n’en avez pas un peu marre des rôles de policier ?
C’est vrai que j’ai joué, toujours avec plaisir, beaucoup d’enquêtes où, à partir d’un cadavre, on cherche à identifier l’assassin. Je trouve que trop de scénarios se contentent d’appliquer ce systématisme. En même temps, je comprends le choix des producteurs puisque c’est ce qui fonctionne auprès du public.
Quel est le profil de votre personnage, Romain Novak ?
Son profil dévoile une dimension psychologique, une addiction à l’alcoolisme et un drame personnel qui me permettaient de jouer sur une gamme émotionnelle plus large que la seule résolution d’une enquête classique.
Étiez-vous ravi d’apparaître dans le look d’un clodo ?
Ah ! Ça me changeait du flic parfait qui résout tout. Ce look était l’opposé de mon rôle dans « Candice Renoir » et c’était exactement ce dont j’avais besoin après l’arrêt de la série. Artistiquement, humainement, j’avais besoin de sortir de ma prison dorée en me mettant un peu en danger avec un rôle hors des sentiers battus.
Connaissiez-vous Charlie Bruneau, votre partenaire à l’écran ?
Oui. Après avoir réalisé des épisodes de la série « En famille », elle est devenue une super copine, mais c’est la première fois qu’on se donnait la réplique. Sur le tournage, nous étions certains que nous allions avoir un million de fous rires, mais pris par l’intensité et la rigueur du sujet, cela n’a pas été le cas.
Cette série vous a-t-elle apporté des informations sur le sujet des violences faites aux femmes ?
Honnêtement, pas du tout parce que, malheureusement, j’avais déjà été confronté à ce problème en 1999. Pendant un exercice en cours de théâtre, nous devions raconter une anecdote personnelle et fondamentale. Environ 30 % des filles ont relaté des agressions sexuelles. À l’époque, j’étais conscient que ces comportements déplacés existaient, mais pas de façon aussi énorme. Ce qui me rend dingue, c’est de constater que, encore une fois, ce sont des people qui ont mis le focus sur ce problème qui avait toujours existé et qui était toléré. Je suis sidéré par les gens dans le milieu du cinéma qui s’étonnent du comportement de Gérard Depardieu. Jeune comédien, j’en avais déjà entendu parler.
Au niveau du caractère, vous avez déclaré être le contraire des personnages que vous avez incarnés. Est-ce la vérité ?
Oui, j’ai souvent incarné des personnages introvertis, des taiseux alors que dans la vie je suis plutôt un clown bruyant et très remuant. Heureusement qu’on ne ressemble pas à ses rôles ! Mais j’aimerai bien aborder un jour des registres, pour moi, inédits comme la comédie ou les films d’horreur…
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