Raphaël Ferret («Profilage») : «Oui, je dois ce rôle à ma femme» (interview)

Raphaël Ferret («Profilage») : «Oui, je dois ce rôle à ma femme» (interview)
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Ce samedi 8 novembre dès 20.45, La Une diffusera la fin de la saison 5 de «Profilage». Un double épisode où Hippolyte, le personnage de Raphaël Ferret, prend du galon dans l’intrigue.

Dans les deux derniers épisodes de cette saison, votre personnage est mis en évidence…

L’épisode commence avec le mariage d’Hippolyte avec la soeur de Fred, Jessica. Elle ne vient pas. Et donc Fred décide d’épouser Hippolyte pour ne pas annuler le mariage… Il va se passer un événement important qui aura de l’incidence sur la fin de la saison. Un cliffhanger très fort… Ensuite, on sera en tournage de la saison 6, à la mi-novembre. Mon rôle va se retrouver dans des situations très compliquées. Mais je ne peux pas en dire plus.

L’enthousiasme est toujours le même ?

Oui. C’est un rythme de tournage difficile. On a moins de temps et d’argent, mais on doit faire de mieux en mieux (Rires). Avant, on mettait en boîte un épisode en 11 jours. Aujourd’hui, ce sont deux épisodes en 19 voire 20 jours maximum, et on a une pause d’un mois. L’enthousiasme est là parce que les scénario sont top avec des réalisateurs très motivés. En plus, l’accueil du public grandit de saison en saison. Les audiences sont très bonnes et on est très fiers.

Vous imaginez qu’une fiction française pouvait encore avoir ce succès ?

Non. Quand on a proposé «Profilage» à TF1, c’était très atypique et on n’y croyait pas trop. Le personnage principal était à l’opposé de ce qu’on voyait à l’époque dans les fictions policières. C’était une surprise ! À partir de la saison 3, les productrices de la série ont eu la main sur le côté artistique et elles ont pu tout choisir. Il y a donc eu une cohérence très forte et elles ont pu imposer des jeunes réalisateurs qui ont une culture série. «Profilage» a pris une autre dimension, et même nous, on sentait que ça bougeait, et qu’on pouvait proposer des choses différentes sur une chaîne comme TF1.

Votre épouse (qui est scénariste et créatrice de la série, Fanny Robert) vous a pistonné sur la série ?

Quand on a créé la série, elle s’est dit : «je vais faire un rôle que Raphaël pourra faire». Le rôle principal ne pouvait pas être moi, ni le rôle du Lieutenant… Elle ne l’a pas écrit pour moi, mais elle a créé un personnage qui lui plaisait. Ensuite ça a été compliqué parce que la production n’était pas très chaude à l’idée que je le reprenne. J’ai passé les essais, mais on m’a fait comprendre que ce serait difficile. Comme ils ne trouvaient pas d’Hippolyte, Fanny a insisté, et en définitive, TF1 a tranché et m’a choisi. C’est super de bosser en famille ! Donc, oui, c’est un peu une opportunité que j’ai eu grâce à ma femme…

Dans la vraie vie, vous êtes geek et amateur de bonnes vannes ?

Non, pas très geek… Par contre, oui, j’aime bien la vanne ! Je suis fan de sitcoms américains, et niveau vannes, il y a de bonnes choses. Evidemment, ma personnalité déteint un peu sur le rôle… On me dit souvent de faire gaffe pour ne pas tomber dans le sitcom. Mais, c’est plus fort que moi. Après, quand je vois l’épisode à la télé, je remarque qu’on a coupé des trucs, mais je me fais plaisir sur le tournage.

«Plus belle la vie» reste un bon souvenir ?

Pas trop… J’étais très jeune, et je n’étais pas très bien à cette période-là. C’était très rapide, j’étais arrivé le matin et déjà reparti le soir. La production avait dispatché les séquences dans plusieurs épisodes. Mais j’étais content de l’avoir fait, car c’était une bonne diffusion en télé et une première petite étape. Je n’ai pas aimé le coté «usine». Artistiquement, ce n’était pas très satisfaisant. Par contre, je trouve qu’il ne faut pas dénigrer ce qui est populaire, mais pour les acteurs, c’est plus difficile parce qu’ils sont grillés, comme marqués «à vie». En France, on aime bien nous mettre dans des cases…

Vous avez une connotation «comédien de TF1» ?

Ça m’est arrivé de faire des castings, et on m’a dit d’enlever de mon CV que j’ai travaillé pour TF1. C’est comme ça… Heureusement, les choses évoluent, mais pour certains TF1 c’est toujours Véronique Genest ou Roger Hanin. Des personnes qui ont incarné la chaîne. D’un autre coté, «Profilage» marche bien et est très regardée, et ça amène une certaine jalousie dans le milieu. Les réalisateurs ont plus de poids dans les séries, et ils peuvent prendre les acteurs dont ils ont envie, quoi qu’il se dise sur la place. J’ai fait «Profilage», mais ça ne m’a pas empêché de faire «Présumé coupable» ou «Résistance» et d’être nommé aux Césars…

Vous avez d’autres projets ?

Je vais tourner l’été prochain dans un film belge, d’Olivier Van Hoofstadt, qui a fait «Dikkenek», et qui va s’appeler «Sketter», où on reprend le même casting, sauf François Damiens, mais on devrait retrouver Florence Foresti, François Berléand et Jérémie Rénier…

L’humour belge vous botte ?

Quand j’avais vu «Dikkenek», il y a huit ans, j’avais adoré. «Strass», de Vincent Lannoo aussi. Dans «Sketter», j’aurai un rôle de flic déjanté. C’est complètement différent de ce que j’ai fait jusqu’à présent.

Entretien : Pierre Bertinchamps

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