Quand l’amour déplace des montagnes
Beaucoup, à la folie : ces couples s’aiment. Et ils le prouvent. Dimanche, «Grands reportages», sur TF1, a suivi trois amoureuses prêtes à tout pour vivre une aventure à deux.
De l’Inde à l’Ukraine, des États-Unis au Japon : ils s’aiment. Anonymes ou célèbres, flamboyants ou discrets, ces femmes et ces hommes ont écrit l’histoire de leur couple à la force de leurs sentiments…
La danse de l’amour
Au Lincoln Mémorial de Washington face à la statue de l’ancien président, sur une route enneigée en plein désert d’Arizona…, dans les lieux les plus improbables, il prend la pose. En tutu rose, torse velu bombé. «Il», c’est Bob Carey, un photographe américain d’une cinquantaine d’années. Au début, c’est un défi un peu farfelu qu’il se lance, pour le fun. En 2003, le projet prend une autre dimension. Son épouse Linda est atteinte d’un cancer du sein. Alors, il se fait la promesse de tout faire pour qu’elle garde le sourire. Le ridicule ne tue pas, il va même contribuer à faire vivre leur amour. «Pendant le rétablissement de Linda, il permettait de rendre la situation plus supportable», explique Bob. Sourire aux lèvres, Linda poursuit : «Un homme qui porte un tutu témoigne d’un amour incommensurable pour sa femme et cela me faisait rire». La centaine d’autoportraits du «Tutu Project» a été rassemblée dans un livre et les bénéfices destinés à la recherche contre le cancer du sein.
Au-delà de la mort
L’Inde est en pleurs. En ce 17 juin 1631, Arjumand Bânu Begam, «la merveille du palais», l’épouse de l’empereur moghol Shâh Jahân, meurt après avoir donné naissance à son quatorzième enfant. Celui que l’on surnomme «le maître du monde» est désespéré. Comment envisager la vie sans elle ? Dans tous ses déplacements, sur tous les champs de bataille, elle était à ses côtés, lui prodiguant ses conseils et apaisant ses inquiétudes. Sur son lit de mort, elle adresse une ultime requête à son époux : construire un mausolée qui, par sa taille et sa beauté, rappellera l’amour infini qui les unissait. Le cinquième empereur moghol tient sa promesse. En 1648, après dix-sept ans de travaux, le magnifique édifice en marbre blanc construit sur les rives du Yamuna, à Agra, est terminé. Le corps de son épouse peut enfin reposer au Taj Mahal. Shâh Jahân l’y rejoint en 1668, pour l’éternité.
Loving is love
Connaissez-vous les Loving ? Un couple au nom prédestiné. Dans les années 1950, les mariages «interraciaux» ou «mixtes» sont toujours interdits dans vingt-trois États des États-Unis dont la Virginie. C’est là qu’habitent Mildred et Richard. Mildred est une métisse amérindienne et afro-américaine, Richard est blanc. Quand ils se rencontrent, les jeunes gens ignorent que leur amour va les faire entrer dans l’Histoire. En 1958, ils se marient. Pour cela, ils quittent leur petite ville de Central Point et gagnent Washington d’où ils reviennent, certificat de mariage en poche. C’est là que les choses se gâtent. Mildred et Richard Loving sont arrêtés et condamnés à une peine de prison assortie d’un sursis à condition qu’ils déménagent. Ce qu’ils font. Entêtés, sûrs de leur bon droit et de leur amour, ils se lancent dans une bataille juridique longue et difficile. En 1967, Mildred et Richard Loving obtiennent gain de cause devant la Cour suprême : le jugement est cassé, les lois sur l’interdiction des mariages interraciaux aux États-Unis sont annulées.
Et beaucoup d’autres love story
Et puis il y a tous les autres couples, moins médiatisés, ceux qui écrivent leur histoire sans faire l’Histoire. Ils font le choix de se choisir, chaque jour, parfois dans la douleur et dans l’adversité, sous les regards réprobateurs. Malgré les jugements et les sacrifices, malgré le temps qui passe, ces anonymes discrets du quotidien de l’amour construisent leur Taj Mahal, pierre après pierre, jour après jour.
Cet article est paru dans le Télépro du 30/12/2021.
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