Ce mercredi 18 mars, «Télématin» diffusait des images du Ministre belge des Affaires étrangères curieusement grimé…
Didier Reynders a-t-il participé à une manifestation raciste au coeur de Bruxelles ? C’est la question que posait ce mercredi matin François Beaudonnet, correspondant de France 2 en Belgique…
Dans un reportage diffusé sur la chaîne publique française, on reconnaît le Ministre belge des Affaires étrangères (MR) dans une posture plutôt inhabituelle, maquillé et déguisé en «noir de pacotille», façon Tintin au Congo.
Une image qui semble avoir indigné le journaliste, qui s’est notamment exprimé sur Twitter.
Le ministre #belge aff. étrangères peut-il se grimer de noir sans choquer l’Afrique ? #Reynders #Noirauds @France2tv pic.twitter.com/5I0NNqTHD6
— François Beaudonnet (@beaudonnet) 18 Mars 2015
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En réalité, ces images ont été tournées lors de la collecte des Noirauds, samedi dernier à Bruxelles.
Comme le souligne François Beaudonnet, cette tradition date de la seconde moitié du XIXe siècle : chaque deuxième week-end de mars à Bruxelles, à l’époque du carnaval, les passants peuvent rencontrer dans les rues et les restaurants des hommes et des femmes au visage artificiellement noirci… Ces derniers réalisent en fait une collecte en faveur des enfants défavorisés. On les appelle les Noirauds !
À l’origine, en 1876, le déguisement et le maquillage avaient un sens : l’exploration et la découverte des pays d’Afrique parlaient à l’imagination des gens, et le déguisement en «notable africain» était idéal pour assurer l’anonymat des collecteurs, souvent de bons bourgeois et clients réguliers des restaurants où ils font la quête… Le costume n’a pas changé depuis.
En 1959, la princesse Paola a accepté la présidence d’honneur de cette œuvre caritative. L’association prend alors le nom d’«Œuvre Royale des Berceaux Princesse Paola – Conservatoire Africain». Rien à voir donc avec une manifestation d’extrême-droite !
Sur son blog, Didier Reynders ne fait pas mystère de sa participation à l’événement, et s’en montre d’ailleurs très fier. «Cette collecte sert à prendre financièrement et individuellement en charge les besoins des enfants, auprès par exemple des hôpitaux, des écoles, des pharmacies, directement, sans distribuer d’argent ni passer par les parents», écrit-il. «La devise des Noirauds est « Plaisir et Charité ». Les deux volets ont été pleinement rencontrés cette année encore et c’est avec bonheur et bonne humeur que j’y ai participé».
L’an dernier, la société folklorique a pu distribuer 141.000 euros aux enfants défavorisés, ce qui a permis de leur offrir diverses activités comme des séjours en classes de mer. L’association a également équipé l’hôpital universitaire des Enfants Reine Fabiola d’un appareil respiratoire d’un coût de 7.000 euros.
Julien Vandevenne (avec Belga)
Découvrez la séquence en vidéo ci-dessous :
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