Selon Éric Zemmour, la série «Hélène et les garçons» serait l’exemple de ce qu’il appelle «féminisation de la société»…
Le polémiste était invité à Béziers jeudi 16 octobre par le maire élu, Robert Ménard, avec le soutien du Front national.
«Regardez un seul épisode […], y a que des filles»
Au cours de la discussion, l’auteur du récent «Suicide français» a dégainé en dénonçant une fois de plus «la décadence française», l’un des ses principaux chevaux de bataille. C’est le site Mediapart qui relate les propos sexistes du polémiste : «Regardez un seul épisode de « Hélène et les garçons », y a que des filles. En vingt ans, on a basculé dans un autre monde où les garçons sont devenus des filles. On a demandé aux hommes d’être des femmes comme les autres : ne plus devenir père ‒ ces monstres innommables de la société contemporaine ‒, mais une deuxième mère.»
Un peu rude pour Nicolas, Cricri et José…
AB Productions, producteur de la série marquante des années 90, a répondu à Éric Zemmour. «Des « hommes, femmes comme les autres » chez « Hélène » ? Un peu rude pour Nicolas, Etienne, Cricri, José ou Sébastien qui étaient de jeunes adultes, étudiants, essentiellement préoccupés par la musique et leurs petites amies», a déclaré la maison de production sur le site Génération Club Do.
Et d’ajouter : «Quant à « ne plus devenir pères », c’est occulter la suite des aventures de « Hélène et les garçons » : « Le Miracle de l’amour », « Les Vacances de l’amour » et « Les Mystères de l’amour » plongent les héros de la série originale dans leurs responsabilités d’adultes, entre mariages, séparations, vie professionnelle et… parentale ! Ainsi, depuis un an, Nicolas est papa d’un petit Nicky.»
Une division des rôles hommes-femmes extrêmement traditionnelle
Dominique Pasquier a beaucoup étudié «Hélène et les garçons». Dans une étude minutieuse, la sociologue nous fait découvrir la place jouée par la fiction dans l’apprentissage de la vie sentimentale et la position stratégique qu’elle occupe dans la nouvelle définition des identités sexuées.
La sitcom
«réaffirme les différences de rôles selon les sexes. […] La division des rôles
hommes-femmes est extrêmement traditionnelle. Le linge, la couture, la cuisine
sont des domaines féminins […]. Les garçons, eux, réparent les robinets qui
fuient, circulent en moto, et protègent les filles des dangers extérieurs. À
chacun con rôle. Mais en même temps, il n’y a pas de domination de l’homme sur
la femme : les héroïnes de la série ne sont pas soumises, au contraire c’est
souvent elles qui mènent le jeu.»
Sébastien Varveris
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