«Plus que jamais» : 2 questions à la réalisatrice Emily Atef

Sur un air de «Move Story» (Gaspard Ulliel et Vicky Krieps) © Eaux Vives Productions

Un drame inédit à découvrir ce mercredi à 20h55 sur Arte.

Hélène et Mathieu sont heureux ensemble depuis de nombreuses années. Confrontée à une maladie grave, Hélène refuse le parcours hospitalier classique et part seule en Norvège pour chercher la paix. Un film d’Emily Atef avec Vicky Krieps et Gaspard Ulliel (disparu dans un accident de ski en janvier 2022).

La trajectoire de Vicky est, contre toute attente, très lumineuse. Vous vouliez offrir un film solaire sur un sujet funèbre ?

Oui. Dans notre société occidentale, la mort est toujours décrite comme quelque chose d’affreux, de noir, de démoniaque. Pour moi, la mort n’est pas quelque chose de funeste et de macabre. Bien sûr, je ne conteste pas que pour nous, les vivants, perdre un être cher, c’est déchirant. Mais pour la personne qui part, ça ne devrait pas l’être.

La mort est difficile à aborder…

On a beau savoir qu’on va mourir – c’est même notre seule certitude ! -, on préfère évacuer le sujet. Alors qu’il faudrait en parler. Si j’ai un désir avec ce film, c’est que les spectateurs qui le verront auront, peut-être, le désir d’échanger sur ce sujet avec leurs proches. La fin de vie ne doit pas être un tabou.

Peut-on dire que votre fi lm n’est pas le récit d’une agonie, mais un film sur la liberté ?

Exactement. C’est un film sur une femme qui s’émancipe en acceptant de mourir comme elle le veut (…). La phrase du personnage de Mister, joué par Bjorn Floberg, résume tout : «Les vivants ne peuvent pas comprendre les mourants.»

Cet article est paru dans le Télépro du 14/11/2024

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