Plan d’économies à la RTBF : découvrez les mesures prises par la chaîne publique

Plan d'économies à la RTBF : découvrez les mesures prises par la chaîne publique
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

La RTBF devra économiser plus de 20 millions d’euros en trois ans. Mais elle bénéficiera d’un renforcement des rentrées publicitaires pour compenser.

La semaine dernière, le Conseil d’administration de la RTBF s’est penché sur le plan d’économies imposé par la Fédération Wallonie-Bruxelles. D’ici 2018, l’institution audiovisuelle devra se passer de 21,5 millions d’euros sur 3 ans (5,9 millions € en 2015, 7,1 millions € en 2016 et 8,5 millions € en 2017).

De plus, la dotation allouée à la fenêtre de programmes Arte Belgique passera de 3 millions d’euros à 1 million. Une diminution de financement qui sonne le glas de «Cinquante degrés nord».

Mais la RTBF assure qu’un magazine culturel grand public sera mis à l’antenne. «Quai des Belges» est en sursis pour un an. Le contrat qui lie ARTE Belgique et la boîte de production court jusque fin 2015.

Le placement de produit revient

Pour adoucir ces mesures, le gouvernement fait marche arrière sur un amendement de dernière minute, à l’époque, accordé à la branche ECOLO de l’Olivier, lors de la négociation du dernier contrat de gestion de la RTBF : la suppression du placement de produit pour les magazines et les divertissements.

Le retour du frigo d’un soda américain dans «The Voice», d’ingrédients d’une marque spécifique dans les recettes d’«Un gars, un chef» ou des microprogrammes largement sponsorisés, devrait rapporter 2 millions d’euros par an.

La pub pendant les films est maintenue

Autre concession faite à l’époque : l’énumération des marques qui apparaîtront insidieusement dans le programme, en pré-générique. Une mesure qui doit protéger le téléspectateur, mais qui est plutôt une aubaine pour les annonceurs.

Le texte prolonge aussi les mesures prises en 2010, comme la coupure pub dans les documentaires et la deuxième interruption dans les programmes de fiction. La publicité pour les médicaments de comptoir est aussi maintenue.

Des nouvelles recettes

Pour combler la perte budgétaire, quatre nouvelles possibilités de faire rentrer un peu de beurre pour les épinards sont concédées. La RTBF a l’autorisation de lancer une plateforme de vidéo à la demande payante avec les programmes, les films et la fiction dont elle possède les fenêtres de droit.

La chaîne publique pourra également proposer une offre payante sur le web, organiser des concours sur internet et faire office de sous-traitant en matière de production audiovisuelle pour des sociétés extérieures.

Malgré la perte conséquente, la direction de l’institution se veut rassurante : on ne touchera pas à l’emploi durant cette nouvelle période de disette.

Pierre Bertinchamps

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