«Pinocchio par Guillermo del Toro» (Netflix) : entre poésie et pessimisme

Avec «Pinocchio», Guillermo del Toro signe son premier film d'animation © Netflix
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

Après une version édulcorée par Disney+ avec Tom Hanks, Netflix livre sa propre interprétation du conte de Carlo Collodi. Derrière ce projet ambitieux, Guillermo del Toro offre un spectacle sensationnel entièrement réalisé en stop-motion.

Pitch : Dans les années 1930, sous le fascisme italien, un père et son fils vivent en toute tranquillité. Alors que la guerre gronde, une bombe explose, tuant le jeune Carlo. Dévasté, Geppetto conçoit une marionnette en bois qui, par magie, prend vie.

L’art du pantin

Était-il nécessaire de réaliser un nouveau film autour de la marionnette qui souhaite devenir un vrai petit garçon ? Les adaptations sont multiples et se ressemblent. Sauf quand Guillermo del Toro s’y attaque.

Le réalisateur, oscarisé pour «La Forme de l’eau», s’approprie ce classique de Walt Disney pour en faire… un film Netflix ! Il signe son premier film d’animation avec un style particulier : le stop-motion. «L’animation est devenue un genre à part entière dans l’esprit des consommateurs. Mais c’est aussi une forme d’art, et de toutes les formes d’animation, la plus sacrée et magique, c’est l’animation image par image, avec son lien entre l’animateur et la marionnette. Normalement, les films capturent la réalité. L’animation la crée et doit simuler la capture», explique le réalisateur, également scénariste et producteur dans le making of du film, également disponible sur Netflix.

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Prologue et fascisme

Cette adaptation prend aussi quelques libertés scénaristiques. Un choix judicieux dont le message transperce les cœurs. Del Toro a choisi de transposer l’histoire dans les années 1930, à une époque où l’Italie était sous l’emprise du fascisme de Mussolini.

Un prologue, mettant en scène la mort du jeune Carlo et la détresse émotionnelle de Gepetto, appuie d’autant plus l’aspect pessimiste et sombre que Del Toro souhaitait apporter. Avec une obscure omniprésence de la mort. «Je tenais à évoquer un monde où chacun se comporte comme une marionnette et obéit au doigt et à l’œil, et où la seule créature rebelle est une marionnette», explique-t-il.

«Pinocchio» est une belle surprise à découvrir sur Netflix. La bande-annonce :

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