Pignons de cèdre, quand l’or est couleur ivoire
Très appréciés par les fins gourmets pour leur goût délicat, les pignons de cèdre de Sibérie sont aussi réputés pour être excellents pour la santé. Elles font l’objet du magazine « GEO Reportage » ce samedi après-midi, à 17 h, sur Arte.
Chaque automne, des familles entières rejoignent les montagnes dorées de la taïga russe, aussi appelée forêt boréale, pour cueillir les pommes de pin des conifères et récolter leurs graines. Pourquoi ces oléagineuses sont-elles si spéciales et quelles sont leurs vertus pour ceux qui les consomment ?
Marché en altitude
Avant d’arriver dans votre cuisine pour twister une salade ou réaliser un pesto, les pignons effectuent un long trajet. Ce qui explique peut-être le prix de cette oléagineuse qui peut parfois atteindre cinquante euros le kilo. Environ vingt espèces de pins produisent des graines suffisamment grandes pour valoir la peine d’être récoltées. Les pignons de cèdres de Sibérie poussent à plus de 2.000 mètres d’altitude. La récolte de ces graines peut rapporter aux familles cueilleuses plus de deux mille euros par mois, soit dix fois plus que le salaire moyen dans la région.
Mais le business est dangereux. Pour atteindre ces arbres aux pignons d’or, il faut partir à cheval, pour traverser des cours d’eau, et avec de vieux 4 X 4, durant trois heures, sur des routes rocailleuses où une seconde d’inattention peut être fatale. Ensuite, les hommes grimpent jusqu’à la cime pour faire tomber au sol l’objet de leur convoitise. Seuls les initiés peuvent s’y risquer. Au premier jour de la cueillette, la famille Bakchukov suivie par les caméras d’Arte espère récolter, à quatre, au moins quarante sacs de pommes de pin par jour. Mais plus qu’un métier lucratif, cette récolte acrobatique est une véritable philosophie familiale. «L’argent ne doit pas être la motivation principale. Dans la vie, le plus important est de soutenir les gens qu’on aime», affirme le père Bakchukov. «C’est ça la vraie richesse.»
Tout est bon ?
Si les pignons issus des différentes espèces de pins se ressemblent pour la majeure partie, ceux des cèdres de Sibérie auraient un goût légèrement plus prononcé. Contenant surtout des lipides, le pignon est de fait calorique, environ 685 kcal pour cent grammes. Mais il est également très riche en acides gras essentiels, en fer, en phosphore, en potassium, en magnésium, en vitamines B1, B9 et en fibres. On lui prête même parfois des vertus énergisantes et aphrodisiaques…
S’ils ont l’air inoffensif, attention toutefois à bien choisir vos pignons. Il y a quelques années, une variété chinoise, le Pinus armandii, non répertoriée comme étant comestible par la FAO, avait fait son apparition sur le marché européen. De nombreux consommateurs s’étaient alors plaints du fort goût amer de ces pignons. Seules les variétés autorisées à la commercialisation sont : les pignons de pin parasol, les pignons de pin de Gérard, les pignons de pin de Corée et, enfin, nos fameux pignons de pin de Sibérie.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 13/2/2020
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