Pierre Niney : «J’ai tant appris sur l’humain !»

«Je me suis demandé comment faire pour se voir non pas comme un monstre, mais comme un être humain», explique l’acteur © France 2/A Single Man Productions/Mars Films/Umedia

Dimanche à 21h10 sur France 2 dans «Sauver ou périr», l’acteur campe un pompier très investi. Au point de se sacrifier au contact des flammes.

Dans «Sauver ou périr» – devise des soldats du feu de Paris -, Franck (Pierre Niney), père de famille et jeune sapeur-pompier dévoué, voit sa passion virer au cauchemar. Il ressort gravement brûlé d’une intervention. Et doit remettre présent et avenir en question.

Ce rôle a dû être un défi à la fois artistique et physique !

Cela a été éprouvant, mais enrichissant. Pour me préparer, j’ai été aux côtés des pompiers de Paris durant quatre mois d’immersion totale, ce qui inclut de respecter leur discipline. Et leurs entraînements grâce auxquels j’ai pris du muscle. J’ai également pu les accompagner en intervention. Puis, pour assurer la deuxième partie du récit où mon personnage se retrouve lui aussi hospitalisé, j’ai parlé avec de grands brûlés et leurs soignants. Il a aussi fallu perdre des kilos, je me suis astreint à n’absorber que des soupes et des jus.

Tout ce dur travail en amont en valait-il la peine ?

Absolument ! Car être confronté à la détresse nous en apprend beaucoup sur la nature humaine. J’ai vu de près un homme qui menaçait de se jeter de son balcon, de graves accidentés en deux-roues, des blessures… Et les premiers soins prodigués par les pompiers.

Y a-t-il eu autant d’épreuves sur le plan émotionnel ?

Oui. Afin de ressentir la souffrance d’un homme accidenté, brûlé et défiguré, j’ai pris comme références «Frankenstein» et «Elephant Man» en me demandant où se situaient les limites de ces êtres déformés par la malchance. Et comment faire pour se voir non pas comme un monstre, mais comme un être humain… C’était utile de cerner le syndrome post-traumatique et toutes ses conséquences.

Il y a une séquence où même une infirmière craque !

C’est une question de résilience pour tout le monde, y compris les soignants. Frédéric Tellier, le réalisateur, a su montrer combien le soutien et l’amour sont essentiels pour chacun. Je pense que les spectateurs seront aussi dans l’empathie et se poseront des questions afin de savoir où ils pourraient puiser de la force dans pareil cas.

Des deux facettes du héros, quelle est la plus héroïque : le pompier dévoué ou l’homme victimisé à son tour ?

Dans chaque cas, ce peut être un calvaire face auquel il faut énormément d’abnégation et de courage. L’histoire de ce jeune homme m’a bouleversé. Au-delà du quotidien d’un soldat du feu et du risque permanent d’accident grave, le film montre combien il est pénible de se réinventer et de tout reconstruire quand on bascule dans tant de gravité.

Cet article est paru dans le Télépro du 6/10/2022

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